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PASTICHE, subst. masc.

PASTICHE, subst. masc.
A. − OEuvre artistique ou littéraire dans laquelle l'auteur imite en partie ou totalement l'oeuvre d'un maître ou d'un artiste en renom par exercice, par jeu ou dans une intention parodique. Synon. copie, imitation, parodie.Je m'imagine continuant à écrire des poésies en vers libres français, publiant de temps en temps un recueil de pastiches (Larbaud, Barnabooth, 1913, p.364).Les premiers romans de Balzac ne sont que des plaisanteries, et même, en plusieurs endroits, des pastiches comiques (Brasillach, Corneille, 1938, p.108):
. Paul Baudry a été tour à tour corrégien, véronésien, mais n'a jamais eu de signature à lui, en dépit d'un tempérament de vrai peintre. Un pastiche du grand talent, presque de génie, son plafond de la Païva qui semble le plafond de la Venise triomphante copié par un Lemoyne. Goncourt, Journal, 1886, p.527.
P. méton. Imitation ou évocation du style d'un écrivain, d'un artiste ou d'une école sans qu'il y ait reproduction d'une oeuvre particulière. Il n'y a pas «pastiche» comme tu dis, (...) il y a continuation. Et je crois que c'est un coup de génie d'avoir ainsi retrouvé le primitif sous le placage moderne (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p.312).Une contradiction apparaît au premier regard entre le personnage [Montherlant] (...) et cette écriture jaillie, à travers trois siècles, de la profonde nappe classique, sans qu'il y ait jamais pastiche, l'écriture la plus aisée, la plus négligée, la plus libre (Mauriac, Mém. intér., 1959, p.193).
B. − P. ext. Ouvrage d'imitation; imitation du style d'une époque ou d'un genre. Ce charme, ont-ils [les aménageurs de villes d'eaux] vraiment cru pouvoir le maintenir ici, rien qu'en recopiant, ou à peu près, l'architecture de quelques maisons surannées? Et restent-ils incapables de comprendre ce qui va manquer à leur pastiche de ville basque (Loti, Chât. Belle-au-bois-dorm., 1910, p.74).
C. − HIST. DE LA MUS. ,,Opéra dans lequel on a réuni des morceaux de musique pris dans différents ouvrages et ajustés tant bien que mal à un nouveau poème`` (Rougnon 1935, p.183).
Prononc. et Orth.: [pastiʃ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1719 peint. «contrefaçon d'un tableau» (J.-B. Du Bos, Réflexions crit. sur la poés. et sur la peint., t.2, p.363); 1787 p.ext. «ouvrage dans lequel l'auteur imite le style d'un autre» ici, dans le domaine littér. (Marmontel, OEuvres, t.9, p.190 ds Littré). Empr. à l'ital. pasticcio, att. au sens fig. de «imbroglio» dep. la 2emoitié du xviies. (Fr. Baldovini ds Tomm.-Bell.), propr. «pâté» (v. pastis). Fréq. abs. littér.: 84. Bbg. Gall. 1955, pp.177-179. _Hope 1971, p.298. _Sculpt. 1978, p.550.

PASTICHER, verbe trans.

PASTICHER, verbe trans.
A. − Imiter la manière, le style d'un artiste ou d'un écrivain. Synon. contrefaire, copier, plagier.Je crois que le meilleur moyen de se débarrasser du désir de pasticher quelqu'un qu'on admire, c'est de le connaître à fond (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1905, p.101).Pour avoir un tel succès l'artiste avait sans doute pastiché des fables de La Fontaine (Proust, Temps retr., 1922, p.1002).
B. − Absol. Pratiquer le pastiche; faire un pastiche. Les livres seuls, et non le monde dans sa crudité, pouvaient me fournir des modèles; je pastichai (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.54).
Prononc. et Orth.: [pastiʃe], (il) pastiche [-tiʃ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1845 (Baudel., Salon, p.61). Dér. de pastiche*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 13.
DÉR. 1.
Pasticherie, subst. fém.,péj. Ouvrage d'imitation. Je finirais, (...) si je devais encore parcourir deux salles bondées de tableaux semblables à ceux-là, par éprouver une admiration déraisonnable pour l'oeuvre de M. Puvis de Chavannes! Il est certain qu'en face de ces ennuyeuses pasticheries, l'Enfant prodigue et les Jeunes filles au bord de la mer sont de vraies merveilles (Huysmans, Art mod., 1883, p.18). [pastiʃ ʀi]. 1reattest. 1879 (Id., Salon de 1879 ds Art mod., loc. cit.); de pasticher, suff. -erie*.
2.
Pasticheur, subst. masc.a) Auteur de pastiches. Synon. copiste.Le pasticheur, lui, copie bêtement les moyens (vers libres ou classiques, pointillé, etc.) (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1903, p.47).b) Péj. Artiste ou écrivain dépourvu d'originalité; imitateur. Le nervosisme est un pasticheur de génie. Il n'y a pas de maladie qu'il ne contrefasse à merveille (Proust, Guermantes 1, 1920, p.305).Si un écrivain de talent avait juré de composer un «à la manière de Corneille...», il aurait sans doute écrit Pompée (...). On n'y retrouve aucun de ces coups de génie, aucune de ces surprises qui distinguent toujours le créateur de son pasticheur (Brasillach, Corneille, 1938, p.235). [pastiʃoe:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1860 (Goncourt, Journal, 8 sept., p.801); de pasticher, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 14.
BBG.Darm. 1877, p.119.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·