PASSEQUILLE, subst. fém.
HIST. DU COST. Ornement fait de rubans, de broderies, de perles, de pierreries, exécuté en particulier sur un vêtement. Brodé, orné, semé de passequilles. Sur une jupe de satin blanc Mmede Bruyères portait une robe de soie grenat foncé, relevée de rubans noirs et de passequilles en jayet (Gautier, Fracasse, 1863, p.105).Pilarin était maintenant une grande maja ravissante, la taille serrée dans sa veste à passequilles noires et jaunes, comme une mule espiègle (Morand, Flagell. Séville, 1951, p.256):. ... cette petite était plus emmaillottée de rubans et de broderies qu'une dauphine du Dauphiné! Elle avait entre autres une paire de petits souliers! que le roi Louis XI n'en a certainement pas eu de pareils! Sa mère les lui avait cousus et brodés elle-même, elle y avait mis (...) toutes les passequilles d'une robe de bonne Vierge.
Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.250.
− P. métaph. [Louis Bonaparte] aime la gloriole, le pompon, l'aigrette (...) les passequilles, les grands mots, les grands titres, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir (Hugo, Nap.le Pt, 1852, p.31).
REM. Passequillé, -ée, adj.Une dame fardée et mouchetée, toute passequillée de jayet et de rubans couleur de feu, qui semblait quelque prêtresse de Vénus en quête d'aventure (Gautier, Fracasse,1863, p.294).
Prononc.: [paskij]. Étymol. et Hist. 1832 (supra ex.). Prob. comp. de l'élém. passe-* et de quille terme de tapissier «bandes de parement placées verticalement» (Ordre tenu au sacre et couronnement de Catherine de Médicis ds Havard), p.ext. de quille* terme de jeu. Bbg. Quem. DDL t.22 (et s.v. passequillé).