1. [Corresp. à passer11resection I A] Celui, celle qui se déplace à pied dans une rue, sur un chemin, généralement dans une agglomération. Pour suivre ainsi dans les rues les passants (et surtout les passantes), ce que Gringoire faisait volontiers, il n'y a pas de meilleure disposition que de ne savoir où coucher (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.86).La rue était étroite, comme toutes les rues du vieux quartier des Sables d'Olonne, avec des pavés inégaux, des trottoirs dont il fallait descendre chaque fois qu'on croisait un passant (Simenon, Vac. Maigret, 1948, p.7).V.
barbier ex. 4,
épouvanter ex. 1,
éventaire ex.:
1. Une espèce de murmure hurlé emplissait le fond sombre des rues gonflées de travail, l'appel continu des travailleurs les uns vers les autres, les jurons, les cris de ceux qui poussaient sur des diables des ballots monstrueux dans les pieds pressés des passants.
Aragon, Beaux quart., 1936, p.318.
SYNT. Passant affairé, distrait, isolé, perdu, pressé, solitaire; passant anonyme, inconnu; les passants d'une rue, d'un quartier; la foule des passants; des passants qui circulent, se coudoient, se hâtent, s'arrêtent, se retournent, se saluent; aborder, apostropher, arrêter, épier, guetter, heurter, interroger, racoler un/les passant(s); demander son chemin, l'aumône aux passants; faire de l'oeil, montrer ses charmes aux passants; capter le regard des passants.
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[Le passant en tant que consommateur potentiel] La technique originale de l'affiche réside surtout dans l'adaptation de ces moyens d'expression à la psychologie publicitaire, qui est son objet, et aux réactions à provoquer chez le passant (Arts et litt., 1935, p.30-15):2. Auprès de vingt stands de démonstration, placés dans divers quartiers de Paris, on observe que les passants se divisent en quatre catégories: 1recatégorie: ceux qui passent sans s'arrêter devant un stand. 2ecatégorie: ceux qui s'arrêtent et assistent à la démonstration. 3ecatégorie: ceux qui s'arrêtent, assistent à la démonstration, essaient l'appareil et n'achètent pas. 4ecatégorie: ceux qui s'arrêtent, assistent et achètent.
Weinand, op.cit., p.37.
2. [Corresp. à passer11resection III] Vieilli ou littér. Celui, celle qui est de passage. Bonnes gens de Péra! Ouvrez vos longues oreilles! Tout à l'heure, moi, simple passant sur votre sol, je serai seul à seule (...) avec une jeune fille, fille d'un imam (Farrère, Homme qui assass., 1907, p.252).− En partic., vieilli. Ouvrier ou mendiant parcourant les routes, en quête de travail ou d'aumônes (d'apr. Esn. 1966). Vincent de Paul avait (...) ouvert (...) des asiles pour les passants, où on leur donnait à souper et à coucher, et le lendemain matin «deux sous pour continuer leur route» (Coppée, Bonne souffr., 1898, p.135).L'autorité est difficile à exercer, dans les fermes où toujours les passants se mêlent aux ouvriers du pays (R. Bazin, Blé, 1907, p.300).
− P. anal. ou p.métaph. Celui, celle qui n'est jamais que de passage (v. passage1I C 1 b p.anal.). Rêveurs, tristes, joyeux, amers, sinistres, doux, Sombre peuple, les mots vont et viennent en nous; Les mots sont les passants mystérieux de l'âme (Hugo, Contempl., t.1, 1856, p.66).[Whistler] a quitté la vie comme une soirée: il était déjà ce passant élégant et furtif, apparu puis disparu un peu diaboliquement (Mauclair, De Watteau à Whistler, 1905, p.304).Tu t'étonnes, coeur vieillissant, de survivre à tant de déroutes? La plus grande douleur n'est jamais qu'un passant. Le moindre vent sèche les routes (Mauriac, Écrits intimes, Journal d'un homme de trente ans, 1948, p.176).V. affres ex. 9.