1. Absence de lumière; état de ce qui est obscur. Synon. ténèbres.Obscurité épaisse; l'obscurité de la forêt; s'habituer à l'obscurité. L'obscurité est vertigineuse. Il faut à l'homme de la clarté. Quiconque s'enfonce dans le contraire du jour se sent le coeur serré (Hugo,Misér.,t.1, 1862, p.468).Sous cette voûte d'arbres, l'obscurité était telle que la lisière de la route ne se voyait même pas (Verne,Île myst.,1874, p.555):1. Comme dans les pièces ombragées par de hautes voûtes d'arbres, l'obscurité semblait glisser du plafond en volutes d'encre, couler d'instant en instant dans une eau dissolvante, laissant traîner au ras du sol, aux lames du parquet, au gravier encore clair des allées, une phosphorescence impalpable, autonome...
Gracq,Beau tén.,1945, p.177.
SYNT. Obscurité complète, dense, envahissante, profonde, sinistre, totale; demi-obscurité; l'obscurité des bois, d'une chambre, de la nuit; au coeur, au milieu, au sein de l'obscurité; l'obscurité se fait, règne, redouble; (agir) à la faveur de l'obscurité; profiter de l'obscurité; se fondre dans l'obscurité; percer l'obscurité.
− P. métaph. Seroit-il vrai, madame, (...) que vous vous soyez condamnée volontairement à ensevelir dans une éternelle obscurité ces attraits qui étonnent, ravissent l'ame...? (Cottin,Mathilde,t.1, 1805, p.104).
2. P. méton., PEINT. Caractère sombre, peu lumineux (d'une couleur, d'un objet). L'obscurité de ce costume ne laissait dans la lumière que les épaules, le cou, le visage (Lamart.,Raphaël,1849, p.250).Le fond [du tableau de Reynolds − Nelly O'Brien] se compose d'arbres (...) faisant ressortir par leur obscurité vigoureuse la tête presque blafarde de l'artiste (Gautier,Guide Louvre,1872, p.309).− Au plur. Parties sombres (dans un tableau, une gravure). Une chaleur rousse circule sous ses obscurités [de Rembrandt] et les rend transparentes (Gautier,Guide Louvre,1872p.125).