1. Cacher, recouvrir, dissimuler. Les caricatures de Goya renferment, dit-on, quelques allusions politiques; mais il faut bien les chercher à travers le voile épais qui les obombre (Th. Gautier dsLar. 19e):2. L'âme, ici-bas, a créé le corps de l'autre côté du voile, dans l'aveuglement et dans la nuit. La matière a été obombrée [it. ds le texte], c'est-à-dire qu'il y a eu entre la source et l'écran interposition d'un dessin (ou d'un dessein), d'un contour, d'une idée particulière ainsi réfléchie, traduite et reproduite, création d'un champ, d'une activité fermée et assujettie à une fin propre.
Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p.175.
2. Assombrir, rendre terne, triste. Quittez cette livrée de mélancolie et de misère qui obombre vos avantages naturels et vous inspire une injuste défiance de vous-même (Gautier, Fracasse, 1863, p.97).Mon esprit subtilement actif, que n'obombre aucune inquiétude (Gide, Journal, 1930, p.1012).L'amitié que Mounnezergues avait maintenant pour lui, mais qu'obombraient en ce moment les sournois échos de sa jeunesse (Queneau, Pierrot, 1942, p.146).− En emploi part. passé adjectivé. Mais, toujours, elle apparaissait lointaine, minuscule, obombrée, comme exilée de son propre drame (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.64).