1. TISS. Dans un métier à tisser, pièce mobile formée généralement d'une pièce de bois allongée et pointue aux extrémités, contenant une bobine et servant à faire passer le fil de la trame entre les fils de chaîne. Navette d'os; navette droite, volante, à main; faire aller, faire courir la navette. La navette, généralement en bois de cornouiller, a une forme allongée (...) creusée d'une cavité garnie d'une broche où s'enfile la canette (Blanquet, Technol. mét. habill., 1948, p.97):. Ma femme, à mes côtés, travaillant à l'aiguille,
Me passant la navette, et la petite fille,
De mon métier déjà comprenant les outils,
Garnissant les fuseaux ou dévidant les fils
Lamart., Jocelyn, 1836, p.778.
♦ P.métaph. Dans la correspondance de Bonaparte on voit courir la navette à travers la chaîne des révolutions attachées à la nôtre (Chateaubr., Mém., t.3, 1848, p.331).V. agile ex. 28.
− En partic. Cet accessoire utilisé pour faire de la dentelle. Le papier à décalquer les broderies (...), les navettes à frivolité, les navettes d'ivoire, d'un blanc d'amande (Colette, Mais. Cl., 1922, p.119).
− P.anal. Dans une machine à coudre, pièce du mécanisme qui contient la canette et dirige le fil inférieur de la piqûre. La machine à navette centrale est recommandée aux tailleurs, couturières, et confectionneuses, pour la vitesse de son débit, obtenue: 1 par la rapidité de la navette; 2 par le développement de son volant d'entraînement (Lar. mén.1926, p.781).
2. P.anal., vx. Petit récipient allongé, en forme de nef. Navette à encre, à épices, à sel; navette en nacre, en or. Il portait à deux mains une navette remplie d'huile (Chateaubr., Mém., t.4, 1848, p.387).− LITURG. Petit récipient allongé, en forme de nef où l'on conserve l'encens. Navette d'argent, de cuivre. Le cérémoniaire (...) conduisait les thuriféraires au célébrant, qui bénissait l'encens des navettes (Zola, Rêve, 1888, p.205).