A. − Adj., vx 1. Qui a un caractère insoumis, rebelle, qui est porté à la révolte. Synon. désobéissant, effronté, frondeur, indiscipliné, querelleur.Peuple mutin. Le Roi (...) monta à cheval, et galopant vers les groupes où vociféraient les plus mutins: «Qu'avez-vous, leur dit-il...» (Thierry,Récits mérov.,t.2, 1840, p.32).Elles (...) avaient la mine de petits soldats mutins et courageux (Sand,Hist. vie,t.3, 1855, p.413):1. ... Car, folâtre, et voulant le baiser sur la bouche,
Sa nourrice accourut; mais le petit farouche,
À son sable occupé, longtemps fit le mutin, (...)Il lui fallut pourtant soumettre son caprice...
Brizeux,Marie,1840, p.40.
− [P. méton.] Cet autre [roi], torche au poing, dans les cités mutines, Se rue, et brûle et pille (Hugo,Légende,t.2, 1859, p.273).
2. P. méton. Qui traduit ce trait de caractère. Il (...) garde obstinément un silence mutin (Delille,Hommes des champs,1800, p.61).La ténacité mutine d'un enfant gâté (Ponson du Terr.,Rocambole,t.1, 1859, p.300).
3. P. anal. [En parlant d'une chose] Synon. de indiscipliné, rebelle.[Elle] remit à leur place quelques rubans mutins (Gautier,Albertus,1833, p.167).Mes cheveux ont les racines délicieusement plantées, ils offrent de petites vagues d'or pâle, bruni dans les milieux et d'où s'échappent quelques cheveux mutins qui disent assez que je ne suis pas une blonde fade et à évanouissements (Balzac,Mém. jeunes mariées,1842, p.169).
B. − Subst. [Dans un cont. milit. et mar., de guerre civile, d'univers carcéral] Personne qui est en révolte ouverte contre une autorité établie, qui refuse d'obéir aux ordres de ses supérieurs. Synon. émeutier, insurgé, rebelle, séditieux.Chef des mutins. Des émeutes d'ouvriers sans ouvrage éclatèrent dans le Nottinghamshire. Les mutins se réunissaient par bandes, brûlaient ou détruisaient les métiers de nouvelle mécanique, et commettaient toutes sortes d'excès (Rec. textes hist., H. Fouché, t.4, 1820, p.168).Capitaine, j'ai eu des révoltés à mon bord. Les mutins m'ont demandé pardon à genoux et j'ai pendu des meneurs (Aymé,Vogue,1944, p.133):2. Lorsque (...) le régiment se mit en route pour le front, douze cents hommes refusèrent de le suivre. Le lendemain, les fumées du vin dissipées, huit cents hommes rejoignirent. Le nombre des mutins était réduit à quatre cents qui se retirèrent à Missy-aux-Bois.
Barrès,Cahiers,t.11, 1917, p.281.