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MOUSSEUX1, -EUSE, adj.

MOUSSEUX1, -EUSE, adj.
[Correspond à mousse1]
A.− Vx ou littér. Couvert de mousse. Assis sur le tronc mousseux du sapin renversé, il considère cette tige superbe que les ans ont nourrie, et que les ans ont stérilisée (Senancour, Rêveries,1799, p. 112).Sentier mousseux et ombragé (Dupanloup, Journal,1851-76, p. 35).
En partic. Rose mousseuse. Rose dont la tige et le calice sont très velus et semblent garnis de mousse. Synon. rose-mousse.Jusque dans l'herbe, des roses mousseuses, avec leurs robes montantes de laine verte, attendaient l'amour (Zola, Faute Abbé Mouret,1875, p. 1341).Des roses mousseuses coupées à la hâte dans les jardins, encore humides de rosée (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 286).
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Une lumière grise et terne d'éclipse, empoussiérant le mousseux des toits, le fruste des murs (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 57).
B.− Vx. Qui ressemble à la mousse, qui a un (des) caractère(s) de la mousse. Un tapis mousseux (Ac.1935).
En partic. Agate mousseuse. Agate qui présente des arborisations semblables à la mousse. (Dict. xixeet xxes.). Synon. agate mousse (v. agathe, agathe1A rem. 2).
Rem. Mousseux au sens de « couvert de mousse » est auj. remplacé par moussu, sauf ds l'expr. rose mousseuse; toutefois Ac. mentionne que ,,Rose mousseuse se dit abusivement pour Rose moussue``.
Prononc. et Orth. : [musø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1550 « qui ressemble à de la mousse (plante) » (G. Guéroult, Hist. des plantes ch. 195, 356); b) 1819 rose mousseuse (Boiste); 2. 1550 « couvert, garni de mousse » (G. Guéroult, Hist. des plantes, ch. 177, p. 327); 3. 1768 agate mousseuse (Valm.). Dér. de mousse1*; suff. -eux*.

MOUSSEUX2, -EUSE, adj.

MOUSSEUX2, -EUSE, adj.
A.− Qui mousse, qui produit de la mousse.
1. [Correspond à mousse2A 1 a] L'écume mousseuse des torrents de l'Arven (Vigny, Serv. grand. milit.,1835, p. 83).La mère s'en vint (...) avec deux bols de lait mousseux qu'elle mit aux mains des visiteurs (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Abandonné, 1884, p. 471).J'enviais l'énorme verre de café très noir, mousseux sur les bords et glacé que Ventura avait demandé, de préférence à notre café coupé de crème (Gide, Journal,1905, p. 163).
[Qualifie un subst. désignant un liquide sous pression ou qui est le siège d'une fermentation] Cidre mousseux. J'entends les bulles du vin mousseux qui crèvent, infimes, dans le verre (Duhamel, Journ. Salav.,1927, p. 185).On n'entendait parler qu'allemand dans tous ces bars germaniques où une bière mousseuse coulait hors des pots d'étain (Morand, New-York,1930, p. 172).Des libations de « gros cidre » non mousseux, plus capiteux que le plus généreux des vins (Gide, Feuillets d'automne,1949, p. 1094).
COMM., au plur. Vins mousseux, vins mousseux naturels. Vins rendus mousseux par une seconde fermentation en bouteille (méthode champenoise), comme le Champagne, les blanquettes et les clairettes, ou en cuve close. Vins mousseux fantaisie ou gazéifiés. Vins mousseux obtenus partiellement ou en totalité par addition d'acide carbonique. Les vins mousseux naturels sont des vins dont la mousse résulte exclusivement de la fermentation alcoolique en vase clos (en bouteille, par exemple), cette fermentation étant obtenue soit au moyen du sucre naturel du raisin, soit au moyen du sucre ordinaire ou saccharose (Lar. mén.1926).
Emploi subst. masc. Vin mousseux, à l'exclusion du Champagne. César : Qué coup de feu? C'est le bouchon du mousseux qui a pété! (Pagnol, Marius,1931, ii, 2, p. 105).Oh! on la connaît! On lui comptera du brut et on nous servira du mousseux (Anouilh, Sauv.,1938, i, p. 149).
2. [Correspond à mousse2A 1 b] Eau mousseuse (de lessive).
[Qualifie un objet, construit avec un compl. prép. de désignant l'agent de la mousse] Couvert de mousse, plein de mousse. Mourlan avait le torse nu, la barbe et les cheveux tout mousseux de savon (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 642).
B.− P. anal. Qui a l'aspect de la mousse, qui a un aspect léger, bouffant, vaporeux. Les gros nuages du Nord, les nuages gris chargés de cette pluie mousseuse avaient disparu (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable, 1886, p. 221).Les poiriers finissent de fleurir et leur mousseuse blancheur ruisselle jusqu'à l'horizon (Mauriac, Journal occup.,1942, p. 322):
... elle regardait la montagne, mais ce qu'elle y retrouvait c'était la grande glace du restaurant et son propre visage avec des lèvres douces, des cheveux mousseux et légers comme s'ils eussent été réfléchis dans une nappe d'eau sombre. Roy, Bonheur occas.,1945, p. 100.
C.− Au fig. Léger, pétillant, scintillant. Le musicien consciencieux doit [d'après Hoffmann] se servir du vin de Champagne pour composer un opéra-comique. Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le genre (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 324).Gai, spirituel, l'esprit mousseux, le mot coloré et juste, il sait aussi être rêveur et mélancolique (Gyp, Mar. civil,1892, p. 250).[Choulette] alla s'asseoir dans le canapé, à côté de Madame Martin, et la regarda tendrement. Une volupté mousseuse pétillait dans ses yeux verts (A. France, Lys rouge,1894, p. 201).
Prononc. et Orth. : [musø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. a) 1671 « qui produit de la mousse » (I. Quatroux, Traité de la Peste ds Fr. mod. t. 14, p. 291); b) 1718 vin mousseux (Man. de cultiv. la Vigne, p. 31 ds Brunot t. 6, p. 299, note 9); 1845 subst. (Besch.). Dér. de mousse2*; suff. -eux*.
STAT. − Mousseux1 et 2. Fréq. abs. littér. : 175.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·