A. − PHILOS. Qui donne (à une chose ou à un être) un mode accidentel: 1. Nous ne voyons d'ordinaire les choses qu'à travers une double paire de besicles intellectuelles ou, pour parler sans métaphore, à travers deux intermédiaires interposés entre elles et nous. Ces deux milieux modificateurs sont le langage, et le préjugé.
Amiel,Journal,1866, p.299.
− Emploi subst. masc. Le soleil (...) l'animateur et le modificateur perpétuel de toutes les substances corporelles (Fulcanelli,Demeures philosophales,t.2, 1929, p.198).
B. − Qui change certains traits ou certains éléments de quelque chose sans en altérer la nature profonde. Ils y [dans la société] apparaissent [des artistes] comme des individus tantôt ordonnateurs tantôt modificateurs des états d'équilibre sociaux (Traité sociol.,1968, p.292).− Emploi subst. masc. Un fait objectif, une image, est différent selon l'état intérieur avec lequel on l'aborde. Et la douleur est un aussi puissant modificateur de la réalité qu'est l'ivresse (Proust,Fugit.,1922, p.518).Rayons du radium ou des rayons X, qui sont de puissants modificateurs de la chromatine (Cuénot, J. Rostand,Introd. génét.,1936, p.58).
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En partic. [Correspond à modifier B, en partic. 1 b; p.réf. à un élément d'une hiérarchie, d'une suite ou d'une série ordonnée] :
2. La complication supérieure des phénomènes cédera finalement, pour ces cas sublimes, à la sagesse prépondérante de l'agent modificateur, quand l'ordre humain sera suffisamment connu.
Comte,Catéch. posit.,1852, p.190.
− Dans le domaine de la mus.Les anciens plaçaient les signes modificateurs [altérations] des sons, accidentellement à côté des notes, toutes les fois qu'ils étaient nécessaires (Rougnon1935, p.13).
− Emploi subst. masc. La bouche intervient principalement comme modificateur du son laryngé (Saussure,Ling. gén.,1916, p.68).