A. − 1. Petite surface plane (sur un objet, un volume de forme régulière). Méplat sur une roue. L'extrémité engagée des goujons est cylindrique, moins deux méplats dans le sens de l'entraînement (Armengaud,Moteurs à vapeur,t. 2, 1861, p.373).Il faut quelquefois faire à l'herminette un méplat sur le poteau pour mieux fixer la console (E. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 304).− P. ext. Partie (relativement) plane d'un objet (par opposition aux parties en saillie). Des servantes (...) munies d'un chiffon de laine, caressent (...) toutes ses surfaces [de l'escalier], tous ses méplats, tous ses reliefs (Martin du G.,Notes Gide,1951, p. 1385).Là où la pierre émergeait du sable, elle soulevait un méplat poli (...). Elle s'y assit (Genevoix,Fatou Cissé,1954, p.101).
2. En partic. Partie relativement plane du corps humain. Méplat des joues, d'un muscle, du nez, des tempes. Un bout de nez très curieux comme morceau de chair accidenté de méplats, de turgescences, de ravines, enfin tuberculeux au possible (Goncourt,Journal,1883, p. 238):. Comme elle connaissait bien, maintenant surtout que le visage était dénudé, tous ses reliefs, tous ses méplats, ses moindres signes! Le rasoir avait révélé cette légère concavité de la joue − cette défaillance des tissus, pour ainsi dire, − dont la douceur atténuait un peu la rudesse de la mâchoire.
Martin du G.,Thib.,Belle sais., 1923, p. 1005.
B. − BEAUX-ARTS 1. Surface résultant de l'analyse d'un modelé en plans différents. Regardez-moi cette petite femme à coiffure de sphinx qui danse avec un postillon russe, c'est net, sec, arrêté, tout en méplats et en tons crus: de l'indigo sous les yeux, une plaque de cinabre à la joue, du bistre sur les tempes (Flaub.,Éduc. sent.,t.1, 1869, p.150).Les visages sont modelés par méplats (...) larges, et les plans délimitent des formes définies (...) franchement (Hourticq,Hist. art,Fr., 1914, p. 71).
2. Représentation d'une partie relativement plane d'un objet (en particulier du corps humain). Force est (...) de sous-entendre le modelé absent par une déformation du contour qui se gonfle pour exprimer un volume et qui se contracte pour signifier un méplat (Arts et litt.,t. 1, 1935, p. 30-10).
3. Rare. Caractère méplat (de quelque chose). Quand sur le bord d'un plan que vous avez bien établi vous avez un peu plus de clair qu'au centre, vous prononcez d'autant plus son méplat ou sa saillie (Delacroix,Journal,1863, p. 427).