MARGOUILLIS, subst. masc.

MARGOUILLIS, subst. masc.
Fam. Boue, bourbier. Là, une ânesse qui brait; là, un margouillis qui clapote; là, un champ de betteraves (Borel, Champavert, 1833, p. 229).
Région. (Picardie). ,,Vase`` (Plais.-Caill. 1958).
Au fig. Mélange confus ou répugnant; gâchis, désordre. Vous m'embêtez, à la fin! Si je suis brusque, ce n'est pas ça. Si je suis gentil, ce n'est pas ça. Je commence à en avoir plein le dos, de ce margouillis pour les chats (Montherl., J. filles,1936, p.973):
. ... au premier abord, ses toiles sont un margouillis de tons bataillants et de contours frustes, un amas de zébrures de vermillon et de bleu de Prusse; écartez-vous (...) les plans s'assurent, les tons hurlants s'apaisent... Huysmans, Art mod., 1883, p. 259.
Embarras, situation fâcheuse. On n'a qu'à consulter les journaux, si l'on veut en savoir davantage. Ce que j'ai dit doit suffire au moins pour juger du margouillis où nous sommes (Delécluze, Journal, 1827, p. 403).
Vx. Mettre, laisser qqn dans le margouillis (Ac. 1798-1878). Mettre, laisser quelqu'un dans l'embarras, dans une mauvaise affaire.
Prononc. et Orth.: [maʀguji]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1630 «gâchis de boue» (Chapel[ain], Les Gueux ou la vie de Guzm[an] d'Alf[arache] III, 63 ds Brunot t. 3, p. 210); 2. 1640 «mélange répugnant de nourriture» (Oudin Ital.-Fr.); 3. 1738 «embarras, situation fâcheuse» se mettre dans le margouillis pour qqn (Fagan, Théâtre, Isabelle, IV, 392 [Duchesne] ds Quem. DDL t. 19). Dér. à l'aide du suff. -is* du verbe margouiller «salir, souiller», att. début xiies. sous la forme marguillier (Psautier Cambridge, 73, 7 ds T.-L.), merguiller (Psautier Oxford, 73, 8, ibid.) prob. issu, avec le suff. péj. -ouiller sur le modèle des verbes du type brouiller*, du lat. d'orig. gaul. marga «marne, terre».

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·