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Pas mal de + qqc. Beaucoup de. Avoir pas mal d'argent à la banque. Elle a lu d'excellents livres, elle a dû entendre pas mal de sermons, et il se pourrait que sa mémoire fût tout son génie (Bremond,Hist. sent. relig.,t. 3, 1921, p. 572).Rem. Emploi considéré comme fam., quoique très répandu. Littré enregistre uniquement, en le déclarant également ,,fam.``, l'emploi quantitatif en alliance avec ne: Il n'y avait pas mal de curieux à ce spectacle. Cf. Il n'est pas mal effronté (DG).
Rem. gén. 1. [Précède, pour en inverser le sens ou pour ajouter une idée négative, un assez grand nombre d'adj. ou de part. employés adj.: maladroit, malaisé, malappris, malgracieux, malhabile, malintentionné, malpropre, malvenu, etc. En a. fr. mal adv. pouvait s'utiliser avec un adj. (infra étymol. 2 a); auj. non productif. Sur la forme mau- devant consonne, plus arch., v. maudit, maussade, mauvais] Malcomplaisant, -ante, adj. Non complaisant (néol. ds DG). Mal croyant, -ante, adj. Qui est hors de la foi reconnue par l'Église, une Église. On craignit que vraiment Jeanne, comme tant de savants docteurs le soutenaient, ne fût hérétique, mal croyante, séduite par le prince des ténèbres (France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. LVI). Mal né, -ée, adj. Qui n'est pas de famille noble. Monsieur de Restaud a une mère qui mangerait des millions, une femme mal née, une demoiselle Goriot (Balzac, Gobseck, 1830, p. 380). Mal pensant, -ante, adj. Dont la pensée n'est pas conforme à l'idéologie religieuse, politique ou sociale en cours. À qui la faute si cet argent tombe dans les mains de gens mal pensants, c'est-à-dire dans les mains de ton neveu, un impie qui, en 1815, a fait partie de ce régiment de brigands appelés corps franc levé contre les Prussiens? (Stendhal, Lamiel, 1842, p. 38). Mal portant, -ante, adj. Qui n'a pas une bonne santé. Femme mal portante. Elle a été indisposée et nous mal portants, ces derniers jours. Nous allons mieux les uns et les autres (Tocqueville, Corresp. [avec Reeve], 1851, p. 118). Mal rasé, -ée, adj. Qui ne prend pas soin de se raser, ou qui le fait mal. J'achève de vivre, en robe de chambre, (...) près d'une table couverte de potions, mal rasé, malodorant (Mauriac, Noeuds vip., 1932, p. 21). 2. [En partic. précède un part. passé ou prés. employé subst.: malentendant] Mal-aimé, -ée, subst. ,,Personne ou groupe qui est ou se sent impopulaire ou tenu à l'écart: Ce mal-aimé du cinéma...`` (Gilb. 1971). Et je demeure persuadé que la province recèle, encore maintenant, dans le secret de ses maisons, plus de «mal-aimés» que nous n'en imaginerons jamais (Mauriac, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 210). Mal(-)blanchi, subst. masc. Nègre. Sur des tambours de bois, (...) des mal-blanchis, à cheval, battirent aussitôt le rappel (Morand, Magie noire, 1930, p. 59). Mal-disant, -ante, subst. Personne qui dit ou aime à dire du mal des autres. C'est un mal disant, voyez-vous, mais sans plus de méchanceté qu'un enfant (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p. 279). Mal embouché, -ée, subst., fam. Personne qui parle grossièrement. En voilà un mal embouché!... A-t-on jamais vu! (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, I, 21, p. 24). Mal-fondé (p. oppos. à bien-fondé), subst. masc. Ce qui est mal établi. On discutait du bien ou mal-fondé des croyances (G. Bataille, Exp. int., 1943, p. 40). Mal-foutu, -ue, subst. Personne qui est en mauvaise forme physique. Nous avons établi entre le corps médical, que la guerre pouvait être faite avec des mal foutus (Bernanos, Enf. humil., 1948, p. 24). Mal-logé, -ée, subst. Personne dont le logement est de dimension ou de confort insuffisants. Les représentants des locataires réclamaient une politique du logement répondant aux besoins des mal-logés (Le Monde, 10 juill. 1965 ds Gilb. Mots contemp. 1980). Mal-marié, -ée, subst. Personne qui a fait un mauvais mariage. Au XIIes., toutes les hautes dames se considèrent comme des «mal-mariées» (R. Nelli, L'Amour en question ds Planète, no30, sept.-oct. 1966, p. 107). Mal-né, -ée, subst., rare. Personne qui est de mauvaise constitution. Ce sentiment, quel est donc celui, sinon un infirme, un mal-né, qui ne le retrouve dans son âme? (Barrès, Cahiers, t.8, 1910, p.185). Mal-peigné, -ée, subst. ,,Homme malpropre et mal vêtu`` (Ac.). Je m'en allai au clos Saint-Laze, avec quelques mal-peignés de mon âge (Arène, Contes Paris, 1887, p.209). Mal-pensant, -ante (p. oppos. à bien-pensant A 1), subst. Par les temps où nous vivons on ne peut savoir, ajouta-t-il en jetant un regard circulaire et circonspect comme pour voir s'il ne se trouvait aucun «mal pensant» dans le salon (Proust, Guermantes 1, 1920, p.215). Mal-voyant, -ante, subst. Personne qui voit mal. L'association des donneurs de voix offre aux aveugles et aux mal-voyants la possibilité d'écouter gratuitement les livres de leur choix (La Vie du rail, 31 mars 1974 ds Gilb. Mots contemp. 1980). 3. [Dans des subst. dérivés d'adj. et de part.: malchance, maldonne, malfaisance, malhonnêteté, malpropreté, malformation]. 4. [Devant un inf., le groupe mal + inf. étant employé subst.] Mal(-)être (p. oppos. à bien-être), subst. Sensation de malaise. Ces dispositions vagues de bien être ou de mal être, que chacun éprouve journellement (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t.1, 1808, p.95). Au fig. 24% des femmes avouent encore qu'elles auraient préféré être un homme (...) ce qui en dit long sur leur mal-être dans la société (L'Express, 18 déc. 1967 ds Gilb. Mots contemp. 1980). Mal-vivre, subst. Pays du mal-vivre. Pays où l'on vit mal. Pays du mal-vivre, du mal-loger, du mal-manger, du mal-s'asseoir et du mal-dormir (Morand, Londres, 1933, p.110).