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LISERÉ, subst. masc.

LISERÉ, subst. masc.
A. − COUT. Ruban étroit dont on borde ou garnit un vêtement. Une casquette à liseré d'or le coiffait jusqu'aux oreilles (Hamp, Marée,1908, p. 11):
1. Au crépuscule, la promenade de M. Godeau était pareille, toute faite de solennité royale et d'humilité. Ils rentrèrent. M. Godeau revêtit sa robe de nuit blanche, garnie d'un liséré vieil or, une casaque de velours et des sandales. Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 292.
B. − P. anal.
1. Raie généralement étroite bordant un ruban, un mouchoir, une étoffe p. ex., et qui est d'une autre couleur que le fond. Les représentants, siégeant en séance, portent à la boutonnière un signe distinctif, conforme au modèle, et consistant en un ruban rouge, à liseré blanc et bleu, orné des faisceaux de la République, surmontés de la main de justice (Règlement Ass. nat.,1849, p. 35):
2. À ce moment, apercevant que le mouchoir brodé qu'il avait dans sa poche laissait dépasser des lisérés de couleur, il le rentra vivement avec la mine effarouchée d'une femme (...) dissimulant des appas que, par un excès de scrupule, elle juge indécents. Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 764.
MÉD. Liséré gingival; liséré de Burton. ,,Liséré de coloration bleutée ou ardoisée, localisé sur le bord libre des gencives (...) et dû au dépôt dans les tissus de sulfure de plomb lors d'une intoxication chronique par le plomb`` (Méd. Biol. t. 2 1971). La symptomatologie de l'intoxication saturnine, insidieuse dans son apparition, a quelques signes révélateurs, tels que la coloration gris ardoisé du rebord gingival (liséré de Burton), la teinte grisâtre du tégument externe, l'aspect blafard et plombé du visage (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 315).
2. Bande étroite qui borde quelque chose, généralement en tranchant sur l'ensemble, sur le fond. La voiture s'engagea dans une route à ornières entre deux taillis où tremblotaient des feuilles mortes bordées d'un liséré de glace (Maupass., Bel-Ami,1885, p. 165):
3. Ce qui le changeait surtout, c'était d'avoir perdu, au grand air des Vosges, ce teint pâle et mat, qui naguère formait une si particulière opposition avec le noir des prunelles, des cheveux, du fin liséré de moustache qui courait sur la lèvre. Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 209.
P. métaph. À l'amour il faut un décor moral, composé de toutes les essences sentimentales (...) et qui vont de l'exaltation à la pitié, en passant (...) par tous les lisérés de la joie et de la tristesse (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p. 158).
Prononc. et Orth. : [liz(e)ʀe]. Ac. dep. 1798 : liséré [-zeʀe]. Forme liseré [-zʀe] ds DG, Lar. Lang. fr. (var.), Lexis 1975 (var.). V. aussi Littré,,malgré l'accent, la prononciation usuelle est un e muet``. Étymol. et Hist. V. lisérer B. Fréq. abs. littér. : 123. Bbg. Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 299.

LISE()RER,(LISERER, LISÉRER) verbe trans.

LISÉRER,(LISERER, LISÉRER) verbe trans.
BROD., COUT. Border d'un liseré ou d'un liserage. Lisérer une jupe, un justaucorps (Ac. 1798). Lisérer les fleurs d'un brocard, d'un damas (Ac. 1798). P. métaph. Et tout obéissait à son souvenir (...) son ombre devant elle, le halo de clarté qui liserait une saillie de la roche (Genevoix, Fatou Cissé,1954, p. 129).
Emploi pronom. passif. Il les regarda se perdre dans la nuit. La neige tombait plus épaisse, leurs vêtements confondus se liséraient d'un fin duvet blanc (Zola, Terre,1887, p. 68).
Au part. passé ou en emploi adj. Qui est bordé d'un liseré ou d'un liserage, ou qui a une bordure colorée :
Elle ne sortait qu'à l'heure de la messe (...). Même quand vinrent les premières chaleurs un col liseré blanc serra son cou. Certaines critiques l'obligèrent à refuser une robe d'un noir trop soyeux, trop brillant. Mauriac, Baiser Lépreux,1922, p. 210.
[Avec compl. prép. de] Quatre surveillants moustachus, en drap bleu liséré de rouge, allaient et venaient, sans quitter les enfants de l'œil (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 688).Nous chercherons un patelin sans panache, dans une région où les routes, sur les cartes Michelin, ne sont pas liserées de vert (Genevoix, Mains vides,1928, p. 32).
P. ext. Qui est bordé (par quelque chose). Cette allée, sablée de cailloux de rivière et liserée de fleurs (...), surplombait à gauche le vide (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 210).
Prononc. et Orth. : [liz(e)ʀe], (il) lisère [-zε:ʀ]. Ac. 1694-1740 : liserer, dep. 1762 : -sé-. Forme liserer ds Littré, DG, Lar. Lang. fr. (var.). Étymol. et Hist. A. Verbe. 1. brod., cout. a) part. passé 1498 robe lezeree (Funerailles de Charles VIII, p. 35 ds Gdf. Compl.); 1687 liseré (Mercure, mai ds Havard); b) trans. 1525 lizerer (Comptes de Louise de Savoie, ibid.); 2. 1770 fig. liseré « bordé à la façon d'un liseré » (Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t. 1, p. 150 : tache brune... entourée ou plutôt lisérée d'une ligne étroite et blanche). B. Part. passé subst. 1. 1743 liseré « ouvrage de broderie que l'on fait autour de quelque chose » (Trév.); 2. 1797 liséré « bande étroite d'une couleur différente du fond, bordant une étoffe » (Voy. La Pérouse, t. 3, p. 119); 3. 1783 fig. « bande étroite qui borde quelque chose et tranche sur l'ensemble » (Buffon, op. cit., t. 9, p. 274). Dér. de lisière*; dés. -er.
DÉR.
Lisérage, subst. masc.,brod. Ouvrage consistant à border d'un fil d'or ou d'argent, de soie, de coton ou de laine, les motifs d'une broderie. (Dict. xixeet xxes.). [liz(e)ʀa:ʒ]. Att. ds Ac. 1798. Littré : liserage. 1reattest. 1723 (Savary); de lisérer, suff. -age*.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·