Dans cette page, retrouvez les définitions de:

LIQUIDE1, adj. et subst.

LIQUIDE1, adj. et subst.
I. − Emploi adj.
A. −
1. Qui coule ou a tendance à couler en raison de la faible cohésion des molécules. Corps, masse, milieu, substance liquide. Le mercure, par sa propriété d'être liquide à la température ordinaire (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 337).Remplacement du combustible solide : le charbon, par un combustible liquide : le mazout (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 79).
P. métaph. :
1. Pas de mélodie, pas de mesure, pas de travail thématique; une sorte de noyau liquide, de matière de fusion qui n'est pas refroidie, qui prend toutes les formes et qui n'en a aucune; ça ne ressemble à rien : des lueurs dans un chaos. Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1426.
,,Métal liquide. Métal en fusion`` (Ac.).
Air liquide (v. air1).
État liquide. État de la matière présenté par les corps qui n'ont pas de forme propre et dont le volume est invariable :
2. ... elle [la nature vivante] use de l'état liquide ou fluide dont toute substance vivante est constituée, et en sépare lentement les éléments solides de sa construction. Tout ce qui vit ou qui a vécu résulte des propriétés et des modifications de quelques liqueurs. D'ailleurs, tout solide actuel a passé par la phase liquide, fonte ou solution. Valéry, Variété V,1944, p. 30.
Littéraire
La plaine liquide. La mer. Tel, quand le vent changeant sur la plaine liquide Fait frissonner le flot d'une première ride (Lamart., Chute,1838, p. 1052).
L'élément liquide. L'eau. L'eau devint l'élément obsédant. Nous avons déjà noté, dans notre travail sur le haschisch, cette étonnante prédilection du cerveau pour l'élément liquide (Baudel., Paradis artif.,1860, p. 428).
2. P. anal. Qui est de faible consistance. Sur le moule il versait du plâtre liquide fait à l'instant (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 225).Les carreaux (...) que mouchetaient les gerbes de boue liquide (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 313).
[En parlant d'un aliment] Même sens. Lier une sauce liquide. Des écuelles de bois orné ou d'argent, avec deux oreilles, servent aux convives pour les aliments liquides (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 166).V. épinard ex. 1.
3. Au fig., littér. Clair, limpide. Le bleu pâle de sa prunelle, ce bleu liquide comme de l'eau, se découvrait (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Fou? 1882, p. 786).
B. − PHONÉTIQUE
1. Consonne liquide; p. ell., liquide, subst. fém. ,,Consonne combinant une occlusion et une ouverture du chenal buccal, de manière simultanée comme les latérales, ou de manière successive comme les vibrantes`` (Ling. 1972). On appelle souvent les vibrantes (r) et les latérales (l) des liquides, terme hérité des grammairiens de l'Antiquité (B. Malmberg, La Phonét., Paris, P.U.F., 1962, p. 55).
2. Groupe liquide. ,,Groupe consonantique formé de deux consonnes dont la deuxième est une liquide`` (Rob. Suppl. 1970).
II. − Emploi subst. masc.
A. −
1. Corps qui se présente à l'état liquide. Synon. vx liqueur.Propriétés physiques des liquides. L'un et l'autre s'y superposent sans se mêler, comme deux liquides de densité différente (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1031).Si l'on a la contrariante habitude de se laver tous les jours, et le vice impardonnable de boire de l'eau, il est prudent de se munir de ce liquide précieux (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 16):
3. Tout corps plongé dans un liquide éprouve de bas en haut une pression égale au poids du liquide déplacé, c'est une loi; au même titre que cette assertion : si je m'enfonce les doigts dans la gorge, j'aurai envie de vomir. La seule différence entre ces deux faits constants est que le premier, plus simple, est traduisible par un chiffre. Claudel, Art poétique,1907, p. 134.
SYNT. Liquide clair, effervescent, incolore, onctueux, visqueux; ébullition, évaporation d'un liquide; baigner, délayer, dissoudre, plonger dans un liquide; injecter un liquide.
2. BIOL. Solution organique. Liquide céphalo-rachidien, excrémentiel, intracellulaire. Elle [l'abeille] ne garde, dans sa spermathèque, que le liquide séminal où nagent les millions de germes (Maeterl., Vie abeilles,1901, p. 228).Ponction lombaire (...). On peut toujours courir la chance que ce soit une méningite cérébro-spinale (...). Je n'y crois guère. Le microscope dira si le liquide a le bacille de Koch ou s'il ne l'a pas (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 220).
Liquide amniotique*.
Liquide(s) organique(s). Synon. vx humeurs, liqueur.Pasteur, en 1863, publie une note (...). Il y montre sans réplique que des liquides organiques frais, comme le sang ou l'urine, liquides éminemment putrescibles (...) peuvent (...) demeurer aussi longtemps qu'on le désire en présence d'un air privé de germes (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 129).
B. − P. anal.
1. Aliment non consistant. Ce malade a la fièvre, il ne doit vivre que de liquides (Ac.1935).
Péj. Quand la glace apparut, ce fut un désastre. C'était une sauce, une soupe, un liquide clair, flottant dans un compotier (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 477).
2. Fam. Boisson (alcoolisée surtout). Droits sur les liquides. Il rote, il soupire... il repose un peu son joujou... il se verse un grand coup de liquide... il sirote ça tout doucement... je le revois alors le whisky! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 310).
En partic., au sing. Vin. (Dict. xxes.).
REM.
Liquidement, adv.,rare. [Correspond à supra I A] . Avec limpidité. Liquidement, (...) tintent ces notes [les cloches]. La grave, les grêles − à tous les étages de l'espace (Valéry, Tel quel II,1943, p. 14).
Prononc. et Orth. : [likid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Adj. 1. ca 1265 « qui coule ou tend à couler » (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, CXXVIII, 2, p. 125); 2. 1690 « qui est peu épais, de faible consistance » (Fur.). II. Subst. 1. 1392 phonét. (E. Deschamps, Art de dictier ds Œuvres complètes, éd. G. Raynaud, t. 7, p. 272); 2. 1549 « caractère de ce qui est liquide » (Du Bellay, Deffence et illustration, éd. H. Chamard, p. 160); 3. 1695 « corps se présentant à l'état liquide » (Journ. ds Trév. 1732); 4. 1762 « aliment liquide » (Ac.); 5. 1808 biol. « parties liquides qui circulent dans l'organisme » (Encyclop. Méthod., Méd. t. 8); 6. 1828-29 « boisson spiritueuse » (Vidocq, Mém., t. 3, p. 161). Empr. au lat.liquidus, adj., au sens I 1. Au sens II 1, empr. au lat. de l'époque impériale liquidae (litterae) « (consonnes) liquides ».

LIQUIDE2, adj.

LIQUIDE2, adj.
[En parlant d'une somme d'argent]
A. − Qui est déterminé dans son montant. Créance, dette liquide. Des Lupeaux ne possédait guère au moment où cette scène commence que trente mille francs de dettes franches et liquides (Balzac, Employés,1837, p. 35).
B. −
1. Qui est clair, dégagé de toute hypothèque ou charge; qui peut être intégralement réalisé. M. Audry m'avait demandée, parce que le million qui constituait ma fortune était, comme on dit, net et liquide (Bourget, 2eamour,1884, p. 208).
2. Disponible immédiatement. Argent liquide. Celui-ci se disait que de longtemps peut-être son père n'aurait pas dix mille francs liquides à lui rendre (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 65).Avec ce petit pognon liquide, il allait se payer quelque chose de bien franc, bien net (Céline, Mort à crédit,1936, p. 683).
Emploi subst. masc. sing., fam. Synon. de espèces.C'est (...) pas compliqué, et bien payé, avec du liquide (Vialar, Rose mer,1939, p. 32).
Prononc. et Orth. : [likid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1539 biens liquides « biens qui ne sont pas sujets à contestation » (Test. de Jeh. de Poyctiers ds Guiffrey, Procès criminel de Jehan de Poyctiers, p. 186); 2. 1634 adj. au superl., p. plaisant. « dont on peut immédiatement disposer (d'un bien) » (Songe arrivé à un homme d'importance sur les affaires de ce temps ds Chansons de Gaultier Garguille, éd. E. Fournier, p. 199 : Je donne et laisse à prendre à madamoiselle de Beaupré [...] une rente viagère sur le plus liquide de l'hostel de Bourgongne); 1651 subst. (Scarron, Roman comique, p. 388 ds IGLF : cent livres de rente qu'elle m'assigna sur le liquide de son revenu). Empr. à l'ital.liquido, attesté comme adj. terme de fin. dep. le xves. (av. 1471, Macinghi Strozzi ds Batt.), proprement « qui coule, fluide » (dep. xives., Simintendi, ibid.; v. liquide1).
STAT. − Liquide1 et 2. Fréq. abs. littér. Adj. : 663. Subst. : 641. Fréq. rel. littér. Adj. : xixes. : a) 622, b) 1 190; xxes. : a) 904, b) 1 106. Subst. : xixes. : a) 598, b) 1 151; xxes. : a) 869, b) 1 076.

LIQUIDER, verbe trans.

LIQUIDER, verbe trans.
A. − DR. COMM.
1. Rendre liquide, régler en calculant l'actif et le passif. Liquider ses dettes. Donc une vingtaine de mille francs devrait passer chaque année à liquider le passif (Du Bos, Journal,1922, p. 191).
Absol. Elle liquida promptement, et, toutes ses dettes payées, tant à l'État qu'aux particuliers, elle se trouva ruinée, c'est-à-dire à la tête de 75,000 livres de rente (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 56).
Emploi pronom., vx. Régler ses dettes. Mille écus me sauveraient. J'ai voulu me ranger, ne plus jouer, et, pour me liquider, j'ai fait un peu de chantage (Balzac, Illus. perdues,1839, p. 476).
Au fig. Se liquider de.S'acquitter de. Les deux amis résolurent d'y mettre fin en se liquidant des engagements qu'ils avaient pris (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 70).
Liquider (une pension, une retraite). Fixer le montant (d'une pension, d'une retraite). Sa pension de retraite ne tarderait pas à être liquidée sur le pied le plus avantageux (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 20).
Liquider une succession. Régler en déterminant l'actif et le passif d'une succession et les droits de chaque héritier. Trois ans après la naissance d'une fille, tous les grands parents de madame de Watteville étaient morts et leurs successions liquidées (Balzac, A. Savarus,1842, p. 4).
2. Réaliser en encaissant les créances et en payant les dettes. Liquider une affaire, son bien, sa fortune :
1. ... on est loin du roman imaginé par Herzl! Tous les juifs du monde, saisis d'une sainte allégresse, vendant leurs biens, liquidant leurs affaires, réalisant leurs capitaux pour retrouver en Palestine l'équivalent de ce qu'ils laissaient derrière eux! Tharaud, An prochain,1924, p. 164.
Emploi abs. Ma sœur avait un petit commerce de lingerie, à Besançon; elle a dû liquider pour des raisons de santé (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1003).
3. Vendre, écouler des marchandises à bas prix. Liquider un stock; on liquide et on s'en va! V. bazarder ex. 1.
B. − Au fig., fam.
1.
a) [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Mettre fin à quelque chose (de manière énergique et définitive). Sans doute devaient-ils régler entre eux les conditions d'une rencontre destinée à liquider le petit différend de tout à l'heure (G. Leroux, Roul. tsar,1912, p. 48):
2. ... l'ineffable Klotz passait des Finances à l'Intérieur, comme si les mêmes gens qui avaient éprouvé sa fidélité ailleurs ne pouvaient compter que sur lui pour liquider cette agitation socialiste qui débordait par le pays contre les trois ans. Aragon, Beaux quart.,1936, p. 291.
PSYCHOL. Même sens. Je dois subir avec indifférence les conséquences des transferts que j'opère, et les liquider au moment voulu (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 186).
b) [L'obj. désigne un inanimé concr.] Consommer rapidement, terminer. Un silence pour liquider les assiettes, et Linaire après avoir toussé de sourds sons posa la suivante question... (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 118).
2. Se débarrasser de quelqu'un, en le supprimant au besoin. Il venait de liquider quelques pilotes de la guerre du Maroc, habitués aux vieux avions et à l'ennemi sans défense (Malraux, Espoir,1937, p. 496).Je ne manquerais pas de liquider le directeur de cette compagnie (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 240).
Emploi pronom. Mettre fin à ses jours. Je suis sûr que Josette se serait liquidée : est-ce que je pouvais la laisser crever? (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 489).
Prononc. et Orth. : [likide], (il) liquide [-kid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1520 « régler en calculant l'actif et le passif, en percevant les créances et en payant les dettes » (Coustumes de Bordeaux ds Nouv. Coutumier gén., t. 4, p. 893); spéc. emploi abs. 1832 « réaliser ses biens » (Say, Écon. pol., p. 528); 2. 1839 « régler définitivement une question, mettre fin à une situation » (Balzac, Corresp., t. 3, p. 749 : Ces 6 volumes in-8 liquident un traité passé il y a un an avec MM. Souverain et Charpentier [éditeurs]); d'où « se débarrasser de » a) quelque chose 1866 (Goncourt, Journal, p. 304); b) quelqu'un (spéc. en l'éliminant physiquement) 1928 (Malraux, Conquér., p. 82); 3. 1866 « vendre à bas prix » (Amiel, Journal, p. 189). Prob. empr. à l'ital. liquidare, attesté au sens 1 dep. début xvies. (Sanudo ds Batt.), proprement « rendre fluide, liquide » (dep. ca 1300, ibid.), empr. au lat. tardif liquidare (ves. ds TLL), dér. de liquidus (liquide1*). Fréq. abs. littér. : 245. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 188, b) 197; xxes. : a) 247, b) 624. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 336. - Quem. DDL t. 6.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·