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JOSEPH1, adj.

JOSEPH1, adj.
Papier joseph. Papier mince, utilisé généralement comme filtre. Un grand ballon en toile, doublé intérieurement de papier-joseph (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 249).M. Troupeau tira son portefeuille, il en sort une lettre qui est enveloppée avec soin dans un papier joseph (Kock, Pucelle,1834, p. 316):
... j'emploie (...) le papier joseph pour les nettoyer [les glaces], ainsi que mes plateaux; c'est de beaucoup supérieur au linge et ça absorbe beaucoup mieux les liquides et les impuretés qui y adhèrent, je ne l'épargne jamais et j'aime mieux en user une feuille de trop que d'être incertain sur la propreté d'un plateau. Le Gray, Phot. sur papier et verre,1850, p. 9.
Arg. Billet de banque (cf. Delvau 1866, p. 282). Écoute : avant hier, c'était un garçon de banque qui lui apportait cinquante mille francs en papier joseph (Dumas père, Villefort,1851, II, 3, p. 201).
Prononc. et Orth. : [ʒozεf]. Inv. Att. ds Ac. 1835. Étymol. et Hist. 1723 Joseph fluant, Joseph collé, Joseph à Soye (Savary, t. 2, col. 435 et 966); 1756 papier joseph (Encyclop. t. 6, p. 808a, s.v. filtration). Du prénom de l'inventeur de ce papier, Joseph Montgolfier, directeur de papeteries à Annonay (Ardèche), au début du xviiies., père de l'inventeur de l'aérostat (Bl.-W., FEW t. 5, pp. 50-51).

JOSEPH2, subst. masc.

JOSEPH2, subst. masc.
Pop. Personne niaise, timide en amour; nigaud qui laisse échapper les bonnes occasions (d'apr. France 1907) :
Je suis un niquedouille, un Jean-Nivelle, un Cadet-Rousselle, un coquecigrue, une emplâtre sur une jambe de bois, un Joseph pour la Chloé (...). « Ah! j'en ai marre, marre, marre... marre de la Chloé, de l'amour, de pas-l'amour, des putains, des pas-putains... Marre de Frédé et son Annie, encore un niquedouille − coquecigrue celui-là, puceau de malheur, il ne s'est jamais même branlé, encore une histoire à te raconter, elle vaut l'os, elle t'amusera davantage que mes angoisses joséphiéresques... » Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 93.
Faire le, son joseph; poser au joseph. Faire le pudibond, affecter la vertu. Il y a des ballots qui veulent faire pitié : c'est un truc qui ne rend pas, c'est un mauvais truc. Je ne m'en ressens pas pour m'asseoir dans les courants d'air et poser au joseph, à seule fin qu'une vieille pie me refile un rond en sortant de la messe (Bernanos, Imposture,1927, p. 476).
REM. 1.
Joséphiéresque, adj.Digne d'un joseph. V. supra ex.
2. À partir du prénom d'un personnage de La Chronique des Pasquier, Duhamel crée a) Des adj. : joséphissime, joséphique; joséphien, -ienne. Royaume joséphique; mystères joséphiens, personne joséphienne, voix joséphienne. Joseph a été intolérable, ou, pour mieux dire, josephissime. Il y a des jours tels, où il semble être la proie du démon joséphique (Maîtres,1937, p. 46).b) Un verbe : joséphier. Elle commence à penser en tout comme son mari, comme Joseph. Elle lui prend ses formules et répète ses mots (...). Elle a été josephiée en deux saisons (Maîtres,1937p. 21).
Prononc. et Orth. : [ʒozεf]. Inv. Étymol. et Hist. 1756 (Théâtre des boulevards, III, 150 ds Quem. DDL t. 5 : quelle proposition de Putiphar, et j'en suis le Joseph); 1858 faire son Joseph (Larch.). Du nom du personnage biblique Joseph, fils de Jacob et de Rachel, qui refusa de répondre aux avances de la femme de Putiphar (Genèse, chap. 39). Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. Quem. DDL t. 5.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·