INNOCEMMENT, adv.

INNOCEMMENT, adv.
A. − Sans intention de mal faire. Causer, jouer, vivre innocemment. Ce ne serait qu'innocemment et contre mon gré que je viendrais à blesser quelques convenances (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 548).Soudain pris d'une colère que j'avais bien innocemment déchaînée (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 44):
L'un extravagant et l'autre écervelée, ils manquaient de prudence, quand ils sortaient ensemble, ou même, à la maison, quand, le soir, ils causaient et riaient, accoudés au balcon. Ils se laissaient aller innocemment à une familiarité de manières qui devait fournir un aliment à la calomnie. Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 533.
B. − Naïvement, ingénument. La réponse péremptoire qu'elle fit à une proposition d'entrer chez moi ou de me faire demander quelque chose, qu'avait dû innocemment formuler Albertine (Proust, Prisonn.,1922, p. 15).Il [Henri Rousseau] peignait innocemment ce qu'il voyait? (Malraux, Voix sil.,1951, p. 291).
Prononc. et Orth. : [inɔsamɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1349, 26 août (Mandement ds G. Espinas, Vie urbaine de Douai au Moy.-Âge, t. 4, p. 315 : cil de Douay maintiennent qui [sic] fut mors par mescief, sans malice et innocamment). Dér. de innocent*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 197.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·