1. Pénétration d'une substance (généralement à l'état fluide) dans la matière d'un corps à l'intérieur duquel elle se répand de façon diffuse. L'essangeage ou trempage, assurant l'imprégnation et l'amollissement des crasses qui salissent les fibres : c'est un bain prolongé dans quelque vieille eau de savon ou quelque lessive usagée mélangée d'eau (Lar. mén. 1926). L'imprégnation de l'organisme tout entier par des substances chimiques, produits des glandes sexuelles (Carrel, L'Homme,1935, p. 104).− P. méton., rare. Trace laissée par une substance qui a imprégné un corps. L'oligiste existe en filons, en massifs et aussi en imprégnations, disséminé dans certaines roches quartzeuses (Lapparent, Minér.,1899, p. 565).De grandes imprégnations roses sont (...) apparues sur le linge (Ponge, Parti pris,1942, p. 52).
2. Spécialement a) Opération technique consistant à faire pénétrer une substance dans la matière d'un corps afin de lui conférer des propriétés particulières pour un usage déterminé. Imprégnation du cuir, du béton, de l'acier. Le cuir est ensuite soumis au battage, puis assoupli par imprégnation de matières grasses (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 178).Le principe de la méthode d'imprégnation des bois aux phénoplastes consiste à introduire dans les éléments cellulaires grâce à leur solubilité, les résinoïdes (...), et à les immobiliser ensuite à l'intérieur des cellules (Campredon, Bois,1948, p. 92).
b) PATHOL. Pénétration et diffusion d'un agent, généralement nocif, dans l'organisme. Imprégnation alcoolique, tuberculeuse. On peut supposer une imprégnation toxique des centres vaso-moteurs par les poisons du virus variolique (Teissier dsNouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 265).
c) HISTOL. Procédé de coloration des tissus par fixation de métaux ou de sels métalliques. L'histologie du système nerveux a été étudiée par des techniques spéciales (imprégnations par les sels d'argent et d'or, etc.) (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 400).