1. [Devant une contrainte, un désagrément] On a beau vouloir s'en foutre (...) on finit par s'impatienter (...). Je m'impatiente cependant moins qu'un autre, mais j'ai le malheur de me mettre en colère (Stendhal, Journal, t. 4, 1812, p. 211).− Littér. S'impatienter de.Un enfant du peuple, un ouvrier de Paris, (...) cet homme ardent et triste, malade de besoins, rongé d'envies longues, qui s'impatiente du joug et que le travail fatigue (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 248).
2. [Devant une attente] Ne vous impatientez pas, Léon, je suis prête (Dumas père, Mari veuve,1832, 9, p. 258).Un matin que le facteur n'était pas venu, elle s'impatienta; et elle marchait dans la salle, de son fauteuil à la fenêtre (Flaub., Cœur simple,1877, p. 35) :2. − Qu'est-ce que c'est? (...) − Rien!... un malade!... un malade qui s'impatiente!... Oh! il peut attendre!... c'est une maladie chronique!
Feydeau, Dame Maxim's,1914, III, 11, p. 64.
− [P. méton. du suj.] Insensiblement ses yeux songèrent à autre chose, ses doigts s'impatientèrent. − Frédéric met bien du temps, dit-elle, à venir me rendre ses comptes! (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 119).
− P. métaph. Faites vite [la récolte], vous voyez bien qu'à son tour le raisin va s'impatienter, que la tomate est au terme de sa prodigalité et de sa rougeur (Colette, Fanal,1949, p. 150).Le chapeau et le pardessus s'impatientent sur leurs patères (Arnoux, Double chance,1958, p. 152).
− S'impatienter de.L'impuissance de l'émotion se confirme lorsque notre énervement se tourne contre autrui. Par exemple, nous nous impatientons des caprices des femmes ou de l'entêtement de nos interlocuteurs (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 183).