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Il est signifiant « il y a » dans le style recherché, littéraire (cf. aussi être13esection II B). Il n'est donc point de mère à ces petits enfants, De mère au frais sourire, aux regards triomphants? (Rimbaud, Poésies,1871, p. 35).Il est des lieux où souffle l'Esprit. Il est des lieux qui tirent l'âme de sa léthargie, des lieux enveloppés, baignés de mystère (Barrès, Colline insp.,1913, p. 71) :15. Il est certaines rencontres qui ne m'apportent pas seulement des raisons de vivre que je puis évaluer, approuver, mais qui vraiment opèrent comme au cœur du vouloir une conversion qui a la portée d'un véritable engendrement spirituel.
Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 123.
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Il y a, gallicisme servant à exprimer l'existence, la présence de quelqu'un ou de quelque chose, ou à exprimer une durée passée, un laps de temps écoulé (cf. avoir1IV). Il y a huit jours de cela; c'était il y a huit jours. Où allez-vous donc de si bonne heure? − Il y a fête de congrégation, ce matin, à Saint-Louis de Gonzague (Estaunié, Empreinte,1896, p. 2).Je m'enfonce dans mon opinion qu'il n'y a rien à faire, et me méfie de plus en plus des deux petites rides sur les coins de sa bouche (Gide, Journal,1905, p. 164).V.
cela ex. 12.
Rem. 1. Omission de il. a) Littér. (dans certains tours recherchés de la lang. écrite). Peu me chaut; peu s'en faut que; point n'est besoin de; n'importe. M'est avis qu'il est l'heure De renaître moqueur (Laforgue, Imit. Lune, 1886, p. 239). Qu'importe? Je n'avais pas besoin de femme. Je n'ai point possédé de femme corruptible (Claudel, Annonce, 1912, p. 16). b) Fam. Faut pas t'en faire; n'empêche; y a. Faut le coucher, Monsieur, rien autre chose, il dormira, et d'main n'y paraîtra plus (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Masque, 1889, p. 1162). Ils ne purent se revoir sans rire : − Nous sommes donc « morts » tous les deux? − Paraît (D'Esparbès, Demi-soldes, 1899, p. 72). 2. Pour les mécanismes syntaxiques, cf. il1C. 3. Pléonasme de il dans l'interr., renforçant un suj. neutre, et ajout d'un t épenthétique, euphonique entre deux voyelles. Eh bien! ça va-t-il ce matin? (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813, 1864, p. 133). 4. La forme pop. est y ou i. Ça va-t-y? V'là Andoche... C'est-i' jà l'angélu? (Martin du G., Gonfle, 1928, I, 1, p. 1171).