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HYPOTHÈQUE, subst. fém.

HYPOTHÈQUE, subst. fém.
A. − DR. CIVIL. Droit réel indivisible, accordé à un créancier sur un bien immeuble (ou exceptionnellement sur un bien meuble) en garantie d'une dette, sans que le propriétaire du bien grevé en soit dépossédé. Le notaire entra, leur apportant une bonne nouvelle. Une personne de la localité avancerait mille écus, moyennant une hypothèque sur leur ferme (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 99).La dot sera très importante et l'avoué libérerait l'hôtel de Clérambard de toute hypothèque (Aymé, Cléramb.,1950, I, 6, p. 45).V. aussi affectation3ex. 6 et aliéner ex. 1 :
1. 2117. L'hypothèque légale est celle qui résulte de la loi. L'hypothèque judiciaire est celle qui résulte des jugemens ou actes judiciaires. L'hypothèque conventionnelle est celle qui dépend des conventions, et de la forme extérieure des actes et des contrats. Code civil,1804, p. 383.
Première, deuxième, etc., hypothèque. Première, deuxième, etc., hypothèque consentie sur un immeuble (le rang de préférence étant déterminé par la date de l'inscription à la Conservation des hypothèques) (d'apr. Lemeunier 1969). Ça, mon garçon, jamais de fonds à la maison. Quand j'en ai dont je puis disposer, je les place en première hypothèque, à six pour cent (Pourrat, Gaspard,1922, p. 46).
Purger une hypothèque, faire la purge d'une hypothèque. Libérer un bien d'une hypothèque en réglant le montant de la dette au créancier. On ne trouvait à vendre ma maison rue d'Enfer qu'à des prix qui ne suffiraient pas pour purger les hypothèques dont cet ermitage est grevé (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 32).
SYNT. Bureau de conservation des hypothèques (cf. conservation II); déclaration, délaissement (cf. ce mot A), droit, inscription, transcription d'hypothèque; mainlevée d'hypothèque; conservation des hypothèques (cf. conservateur A 1 a); hypothèque générale, héréditaire, inscrite, spéciale; constituer, prendre, rembourser une hypothèque; dégager une terre, un immeuble d'une hypothèque; recourir à une hypothèque; frapper, grever d'une hypothèque; placer de l'argent, prêter sur hypothèque.
B. − Au fig.
1. Ce qui est donné en gage, en garantie. Avant trente ans la probité et le talent sont encore des espèces d'hypothèques. Passé cet âge, on ne peut plus compter sur un homme (Balzac, Gobseck,1830, p. 405).
Loc. verb. Prendre une hypothèque sur l'avenir. Engager l'avenir en fonction d'une chose que l'on espère pouvoir acquérir. Deux réponses au problème de la destinée, la chrétienne et l'islamique, ont usé de cette esquive et de l'hypothèque prise sur la vie future (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p. 267).
2. En partic. Engagement, obligation susceptible de compromettre l'accomplissement de quelque chose ou d'entraver la liberté de quelqu'un. Elle était affranchie de toute croyance, libérée des charges humaines et des hypothèques célestes (Morand, Ouv. la nuit,1922, p. 41) :
2. − Grâce à la campagne que nous venons de mener ensemble, nous avons pu nous assurer un notable avantage stratégique. Voici liquidée, au Levant, l'hypothèque que la subordination de Vichy à l'Axe faisait peser sur le théâtre d'opérations d'Orient. De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 165.
REM.
Hypothécaux, adj. masc. plur.,hapax. V. Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 797, s.v. domaine rem.
Prononc. et Orth. : [ipɔtεk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694-1740 -theque, puis -thèque. Étymol. et Hist. xiiies. ipoteque « droit grevant un bien pour gagner une créance » (Digestes, ms. Montpellier H 47, fo247c). Empr. au lat.hypotheca de même sens, gr. υ ̔ π ο θ η ́ κ η « ce qui sert de fondement » d'où « gage ». Fréq. abs. littér. : 349. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 921, b) 365; xxes. : a) 374, b) 276.

HYPOTHÉQUER, verbe trans.

HYPOTHÉQUER, verbe trans.
A. − DR. CIVIL
1. [L'obj. désigne un bien immeuble, exceptionnellement un bien meuble] Affecter à une hypothèque, grever d'une hypothèque. Il emprunta aux pires bourgeois, hypothéqua ses châteaux, aliéna ses terres (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 78).Si (...) un bien a été successivement hypothéqué à deux créanciers, la seconde hypothèque ne peut en rien restreindre les droits de la première (Durkheim, Division trav.,1893, p. 84).V. aussi élevé1ex. 3 et emprunt ex. 2 :
Il a hypothéqué notre propriété de Maisons-Laffitte pour jeter vingt-cinq mille francs à un créancier de Noémie qui perdait patience! Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 787.
Emploi abs. Le gentilhomme (...) vend, achète, hypothèque, compromet, dévore, se livre aux usuriers et met le feu aux quatre coins de son bien (Hugo, Ruy Blas,1838, p. 332).
2. [L'obj. désigne une créance] Garantir par une hypothèque. Avec mille écus vous feriez cesser les poursuites... eh! bien, si vous n'avez pas confiance en lui, prêtez-les-moi, je vous les rendrai, vous les hypothéquerez sur ma dot, sur mon travail... (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 605).V. aussi argent ex. 14.
B. − Au fig. Lier par un engagement compromettant. Hier la chute de la France, aujourd'hui le parti pris des trois autres grandes puissances de la tenir à l'écart, hypothéqueraient gravement, demain, la paix qui se préparait (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 199).La première tentative de désarmement nucléaire international avait échoué. Il est compréhensible qu'en l'absence d'une confiance mutuelle entre la Russie soviétique et les États-Unis, l'U.R.S.S. n'ait pas voulu accepter ce plan, car à son point de vue elle n'aurait pu le faire sans hypothéquer sa sécurité (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 68).
Loc. verb. Hypothéquer l'avenir. Synon. de prendre une hypothèque sur l'avenir.Le gouvernement qui envoyait Marchand vers le Nil et qui avait grand besoin de se maintenir au pouvoir, du moment qu'il venait d'engager et d'hypothéquer l'avenir en visant l'arrivée de Marchand sur le Nil (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 42).
Prononc. et Orth. : [ipɔteke], (il) hypothèque [ipɔtεk]. Att. ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694-1740 -the-, puis -thé-. Étymol. et Hist. 1369 ypothequer (A.N. K 49, pièce 41 ds Gdf. Compl.). Dér de hypothèque*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 38.

HYPOTHÉQUÉ, -ÉE, part. passé et adj.

HYPOTHÉQUÉ, -ÉE, part. passé et adj.
I. − Part. passé de hypothéquer*.
II. − Adj., au fig. et fam. Malade; dans une situation critique. Synon. handicapé, mal en point.S'il n'avait pas tout à fait tort, il n'avait pas non plus tout à fait raison de se plaindre de son sort. Il y en avait beaucoup au monde de plus hypothéqués que lui, de bien plus hypothéqués! à défaut d'amour, il avait inspiré de l'amitié (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 147).− Vous n'allez pas vous lever, Mamicha? − Tousseuse comme je suis et mal hypothéquée, étiolée et mise sens dessus dessous par ces nouvelles! C'est catastrophant! C'est crucifiant! Un de ces quatre matins, je vais y passer! (Morand, Homme pressé,1941, p. 61).
Prononc. : [ipɔteke]. Fréq. abs. littér. : 69.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·