A. − Vapeur, eau imprégnant un objet ou un lieu. Il tombait une humidité froide, une espèce de pluie fine, comme si le brouillard du soir s'était résorbé en eau glacée (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 55).Une humidité lourde traînait au ras du sol, couvrant les moellons d'un drapé de mousse qui feutrait les bruits (Gracq, Syrtes, 1951, p. 75) :1. ... il y avait des femmes d'une extrême élégance, dans une lumière humide, hollandaise, où l'on sentait monter dans le soleil même le froid pénétrant de l'eau. Jamais je n'ai vu les femmes arrivant en voiture, ou leurs jumelles aux yeux, dans une pareille lumière qui tient sans doute à l'humidité marine.
Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 898.
Rem. On relève un emploi correspondant à humide B 2 en partic., où humidité connote le désir amoureux ou un sentiment. Dans leurs grands yeux impurs, passaient des humidités attendries (Zola, T. Raquin, 1867, p. 66). Une légère humidité au coin des lèvres, une légère moiteur dans la main, un trouble qui mouille de beaux yeux (Barrès, Cahiers, t. 2, 1898, p. 18).
SYNT. Humidité de l'air, du climat, de la nuit, du soir, du sol, de la terre; humidité de cave; humidité ambiante, atmosphérique, chaude, constante, fétide, glacée, glaciale, malsaine, nocturne, pénétrante, perpétuelle, persistante; humidité qui coule, glace, monte, pénètre, ruisselle, suinte, tombe; buée, odeur, flaques, traces, traînées d'humidité; pourri, rongé par l'humidité; imprégné, suintant, trempé d'humidité; absorber, entretenir l'humidité; préserver de l'humidité; résister à l'humidité; ruisseler d'humidité; sentir, suer l'humidité.
B. − MÉTÉOROLOGIE 1. Humidité absolue. Rapport de la quantité de vapeur d'eau au volume d'air qui la contient. L'humidité absolue est une donnée assez peu employée par les météorologistes, car elle ne caractérise pas suffisamment un état particulier d'une masse d'air atmosphérique (Delc. t. 41928).
2. Humidité relative. Rapport entre la quantité de vapeur d'eau contenue dans un volume d'air donné à une température donnée et la quantité de vapeur d'eau contenue par ce même volume d'air à saturation. L'humidité relative ou état hygrométrique diminue aussi à hauteur croissante (Maurain, Météor.,1950, p. 115) :2. ... les musées doivent être chauffés non seulement pour les visiteurs et les gardiens, mais pour les œuvres d'art elles-mêmes (...). Ce qui nuit aux objets c'est l'humidité relative de l'atmosphère, c'est-à-dire le pourcentage de cette humidité par rapport au taux de saturation de l'air ambiant.
L. Benoist, Musées, 1960, p. 62.
3. Humidité spécifique. Rapport entre la quantité de vapeur d'eau et le volume d'air humide dans lequel cette quantité de vapeur d'eau est contenue. L'humidité spécifique est l'élément le plus commode à employer en météorologie parce qu'il reste invariable (tant que la condensation de la vapeur d'eau n'intervient pas) et caractérise ainsi une masse d'air (Delc., t. 41928).