1. En tête, en fin de phrase ou en incise. [Pour réclamer de l'interlocuteur qu'il déclare son assentiment à ce que le locuteur affirme, afin de renforcer sa propre croyance ou d'impliquer l'interlocuteur] −
[Ce que le locuteur affirme est présenté dans une prop. de forme affirmative, exclam.] Puis il se tourna vers l'aîné. − Hein? on est joliment bien, ici! − Ah oui! répondit l'aîné en regardant Gavroche avec une expression d'ange sauvé (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 165).Qu'en dis-tu? Magnifique! hein?... Tu as devant les yeux le Calosome sycophante, de l'ordre des Coléoptères (Reider, MlleVallantin,1862, p. 164) :3. ... tu sais, les pensions comme ça, c'est cher... Surtout que maintenant elle a dix ans... Je voudrais qu'elle apprenne le piano en même temps... Qu'est-ce que t'en dis toi du piano?... C'est bien le piano, hein, pour les filles?... Tu crois pas?...
Céline, Voyage,1932, p. 200.
− [Ce que le locuteur affirme est présenté dans une prop. de forme interr.] − Hein, Lirot, allons-nous faire bonne chasse? Et, chemin faisant, il regardait les lointains, les toitures restées rouges parmi les arbres qui n'étaient plus verts (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 20).Il s'assit familièrement sur le coin de la table. − « Eh bien, vous lui trouvez bonne mine, j'espère? A-t-il forci, hein, depuis l'automne? » (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 697).
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[Ce sur quoi le locuteur veut que l'interlocuteur s'engage n'est pas explicité dans la prop.; il s'agit du jugement de valeur qu'il porte sur le contenu de cette prop.] Et tous ces bigots qui supportent ça! Hein?... Qu'est-ce que tu en penses, toi, graine de jésuite? (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 243).Il indiquait des constructions, poulaillers, pigeonniers, hangars, massées en contre-bas du moulin. − Hein?... c'est moi qui ai bâti tout cela! − Ces murs? − Bien sûr, ces murs! (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 43) :4. − Excusez-moi; j'entends si peu la politique. − C'est pourquoi ne cherchez pas plus loin que ce qu'on vous en dit : Deux grands partis sont en présence : la Loge et la Compagnie de Jésus; et comme nous, qui sommes du secret, ne pouvons sans nous découvrir réclamer appui de l'un ni de l'autre, nous les avons tous contre nous. − Hein! qu'est-ce que vous pensez de ça? demanda le cardinal. Fleurissoire ne pensait plus rien...
Gide, Caves,1914, p. 803.
2. En fin de phrase a) Empl. avec un impér. [Pour signifier à l'interlocuteur qu'on réclame de lui non seulement d'obéir mais aussi d'acquiescer à l'ordre qu'il donne] Fous-moi la paix, hein! Je travaille. Un instant, Christine resta muette (Zola,
Œuvre,1886, p. 376).
b) Empl. avec une question. [Pour signifier à l'interlocuteur qu'on demande une réponse, bien que le locuteur se présente comme se doutant de cette réponse] − D'où vient, reprit-il, que vous n'êtes pas venue chez moi? − Je ne sais trop, dit-elle. − Pourquoi, hein? Je vous faisais donc bien peur? (Flaub., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 157). − (...) ça va bien, m'sieur Gaspard? Qu'est-ce qu'on vous sert, hein, m'sieur Gaspard? − Un vermouth-cassis, un!... Et présenté par mam'selle Annette! (Benjamin, Gaspard,1915, p. 146).