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HAUSSE, subst. fém.

HAUSSE, subst. fém.
A. −
1. Action de s'élever, de monter. Synon. élévation, augmentation; anton. baisse.Hausse du niveau de l'eau, de la température. Précisément, pendant la première semaine d'avril, après une forte baisse barométrique, la reprise de la hausse fut signalée par un fort coup de vent d'ouest qui dura cinq à six jours (Verne, Île myst.,1874, p. 401).Tous les deux stupéfiés, le vieux et la bête, devant la hausse rapide de l'inondation. L'eau déjà montait aux cuisses (Zola, Germinal,1885, p. 1539) :
1. Sans m'illusionner sur l'importance d'une chronique de passage, je crois que celle-ci, surtout bien annoncée la veille, peut entraîner une hausse de 1 500 à 2 000 exemplaires dans la vente de son numéro. Villiers de l' I. A., Corresp.,1887, p. 201.
En partic. Le baromètre est en hausse. Le baromètre laisse prévoir un temps meilleur.
Au fig. Être en hausse. S'améliorer. Les mœurs publiques sont donc en hausse, et l'on peut prédire qu'elles s'améliorent graduellement par tout le globe (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 226).
2. ÉCON. Action de s'accroître en valeur, en prix; résultat de cette action. Synon. augmentation; anton. baisse, diminution.La hausse des actions, des biens, des prix. Les fonds tendent à la hausse, sont à la hausse (Ac. 1835-1935). C'est purement et simplement une fausse nouvelle, probablement lancée par Nash, qui a terriblement besoin d'une hausse sur les aciers! (Verne, 500 millions,1879, p. 202).Quelqu'un a raconté en déjeunant chez Gallopin ou à l'omnium une histoire inepte sur la hausse des métaux (Nizan, Conspir.,1938, p. 114) :
2. Le salaire versé et consommé sur place augmente, à quoi s'ajoute la fraction additionnelle de profit consommé sur place. La grande firme qui fabrique des biens de production n'augmente pas sans délai la production des biens de consommation. L'effet immédiat est donc la hausse des prix des biens de consommation dans la région. Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 212.
SYNT. Hausse du coût de la vie, du niveau de vie, des denrées, des tarifs; hausse de 20 centimes par litre; mouvement de hausse; hausse catastrophique, imprévisible, prévue, illicite; entraîner, accentuer la hausse; combattre, enrayer, juguler, stopper la hausse.
Locutions
À la hausse. Favorable à la hausse. Tendance à la hausse. Anton. à la baisse.Mais à la Bourse le groupe à la hausse sema les nouvelles optimistes, et par un puissant effort enraya la baisse; les affaires reprirent (A. France, Île ping.,1908, p. 413).
Jouer (à) la hausse. Spéculer sur l'augmentation du cours de marchandises, de valeurs boursières. Anton. jouer (à) la baisse.Philippe, parvenu par la faveur de la Restauration (...) crut à la réussite des Ordonnances et voulut jouer à la Hausse; tandis que Nucingen et du Tillet, qui crurent à une révolution, jouèrent à la baisse contre lui (Balzac, Rabouill.,1842, p. 579).En 1889, le comte d'Épernay tira de son vignoble douze mille hectolitres et joua la hausse pour tomber le marquis de Reims qui ne possédait par un arpent (Hamp, Champagne,1909, p. 129).
B. −
1. Vx. Dispositif servant à maintenir quelque chose dans une position plus haute. Hausse de chaussure (Ac. 1835). Mettre des hausses aux pieds d'une table (Ac. 1835, 1878).
2. Spécialement
a) TECHNOL. Pièce rapportée à un ensemble pour en augmenter la hauteur. Hausse de la ruche. La hausse est un cercle qui s'emboîte exactement dans le moule [à fromage] et qui est destiné à en augmenter la hauteur (Pouriau, Laiterie,1895, p. 575).[La] (...) hausse [du calorifère] peut être disposée pour être garnie extérieurement de briques réfractaires, afin de protéger la fonte de l'action du feu (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât.,1928, p. 53).On peut ajouter [à la trémie du distributeur d'engrais] une hausse pour augmenter la capacité du coffre (Passelègue, Mach. agric.,1930, p. 105).
TYPOGR. Épaisseur de papier disposée sous un bois ou un cliché afin de le maintenir exactement à la hauteur des caractères. On comprend sous le nom d'étoffes, les blanchets, les tympans (...) le papier gris pour les hausses (Momoro, Impr.1793, p. 167).Le calage des pierres sur les presses mécaniques (...) s'obtenait à l'aide de cartons, de zincs et de hausses de papier (Chelet, Lithogr.,1933, p. 178) :
3. S'agit-il de faire avancer le premier plan d'une gravure, ou la charge d'une hausse, c'est-à-dire d'un surcroît d'épaisseur donné à l'endroit qui correspond au premier plan. Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 653.
HYDROL. Tablier de charpente mobile servant à fermer la passe navigable d'un barrage afin de hausser le niveau des eaux. (Dict. xixeet xxes.).
LUTHERIE. Petite pièce de bois qui se place à la poignée de l'archet pour éloigner les crins de la baguette. Hausse d'archet (Ac. 1935).
b) BALIST. Dispositif gradué servant à régler le tir d'une arme à feu selon la distance de l'objectif à atteindre. Hausse à réglette, à cadreur, à charnière; angle de hausse; pied de hausse. La hausse d'un fusil, d'un canon (Ac. 1935). En rouge et bleu, schako en tête, balancés sur nos chevaux, nous apparaissons, nous étincelons comme un étendard qui défile. On peut nous tirer à bout de hausse (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 233).Le spécialiste a fabriqué pour son arme un petit chevalet de fortune; il a mis un fil blanc au cran convenable de sa hausse pour le retrouver même de nuit (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 145) :
4. À l'orée du bois, une voix jaillit soudain : « Hausse à 1 800 mètres!... La ligne de crête... Le boqueteau noir... À mon commandement! Feu!... » Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 754.
P. méton. Hauteur de l'angle du tir. Augmenter, diminuer, régler la hausse. La table de tir proprement dite, [indique] (...) en regard des portées prises comme argument, (...) les inclinaisons, dérivations, hausses et dérives (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1890, p. 15).
Prononc. et Orth. : [o:s] init. asp. Homon. os, d'après Ortho-vert 1966 (il existe bien une prononc. [o:s] de ce mot (sing. et plur.) qui le cède cependant à [ɔs], sing., v. la discussion ds Buben 1935, § 217). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. [ms.] judéo-fr. halce « orgueil » (Gloss. hébreu-fr. ds Levy, no424), attest. isolée; b) 1443, 23 févr. « augmentation de quantité, de prix » la haulce d'un denier (Doc. ds Livre Roisin, 200 ds T.-L.); en partic. 1771 fin. la hausse des actions (Trév.); c) 1874 « fait de s'accroître en hauteur, d'atteindre un niveau plus élevé (ici en parlant du baromètre) » (Verne, Île myst., p. 401); 2. a) 1376 « dispositif servant à chausser, à surélever » ici « banc sur lequel couchent les chiens dans le chenil » (Modus et Ratio, 54, 31 ds T.L.); cf. 1406 une hausse de boys (Recherches Palais de justice, éd. E. Boutaric, p. 49); b) 1680 une hausse d'archet (Rich.); c) 1690 impr. (Fur.); d) 1819 armes (J.J.B. de Fassendi, Aide mémoire à l'usage des officiers d'artill. de France, 2, 940 ds FEW t. 24, p. 361b). Déverbal de hausser*. Fréq. abs. littér. : 232. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 149, b) 174; xxes. : a) 494, b) 467.

HAUSSER, verbe

HAUSSER, verbe
I. − Donner une plus grande hauteur à quelque chose. Synon. exhausser, rehausser, surélever; anton. surbaisser.Hausser une muraille (Ac.). Je l'ai haussée d'un étage (Ac. 1835-1935). Les patins de nacre qui haussent ta taille (Flaub., Hérodias,1877, p. 175).Elle haussa la mèche de la lampe, elle passa dans la salle à manger (Zola, Bête hum.,1890, p. 193).
P. ext., MAR., vx, rare. Se rapprocher de quelque chose (ce qui lui donne une plus grande hauteur). Hausser un bâtiment, un navire; hausser une côte (Littré, Lar. 19e-20e).
Au fig. [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Laisser voir en hauteur. Synon. dresser, élever, exhausser.La cathédrale hausse sa façade. Un volcan qui, dressé dans la splendeur du soir, Hausse, porte-étendard de l'hivernal cortège, Sa bannière de feu sur un peuple de neige (Heredia, Trophées,1893, p. 201).Et plus loin, sur l'écran mauve d'une forêt, le pignon d'une autre maison haussait une tache triangulaire (Genevoix, Rroû,1931, p. 186) :
1. La grille (...) posait sur un mur (...). Elle était aveuglée à mi-hauteur par une plaque de tôle dentelée, et ne haussait pas à plus de trois mètres du sol ses pointes rouillées. A. France, Hist. comique,1903, p. 96.
MAR., vx, rare. Devenir plus proche (en laissant voir plus sa hauteur). La côte hausse; le navire hausse (Lar. 19e, Littré, DG).
Emploi pronom. réfl. S'élever, se dresser. Un minaret se hausse, une coupole de mosquée ou de medersah s'arrondit (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 147).Les bouleaux étaient très serrés : ils se haussaient d'un jet vertical, jaillissaient comme des fusées grêles vers la lumière d'un ciel blafard (Genevoix, Raboliot,1925, p. 164).
II.
A. − Faire passer quelque chose d'un niveau à un autre, placé plus haut dans l'espace.
1. [Avec un compl. locatif désignant qqc. qui sert de repère]
a) [Le suj. désigne l'agent] Synon. élever, exhausser (littér.), lever; anton. abaisser, baisser.Une porte s'ouvrit sur une vieille dame en coiffe de nuit et camisole; elle haussait une lampe à pétrole au-dessus de ses lunettes (Giono, Bonh. fou,1957, p. 102).
Au part. passé. Les armes de Jésus (...) c'est le lourd ostensoir Haussé dessus les fronts comme un soleil couchant (Péguy, Tapisserie Ste-Geneviève et J. d'Arc,1913, p. 82).
Au fig. Synon. élever; anton. abaisser, rabaisser.Son opération imbécile qui aurait dû le faire enfermer autrefois, le haussait maintenant au rang des vastes cerveaux financiers (Zola, Argent,1891, p. 8).
Au part. passé. Il éprouvait une sorte de honte en se voyant haussé au rang social d'étudiant (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 40) :
2. ... les compétitions des partis furent ainsi haussées au niveau d'une Iliade, les politiciens devinrent des géants... Sorel, Réflex. violence,1908, p. 136.
b) [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Synon. lever; anton. abaisser, baisser.Ils haussaient vers les carreaux des mufles barbus de chiens timides (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 138).La France pourra-t-elle hausser son rôle jusqu'à servir de modératrice dans les conflits d'intérêts (Jaurès, Paix menacée,1914, p. 234).
c) Emploi pronom. réfl. Passer d'un niveau à un autre situé plus haut dans l'espace. Synon. s'élever; anton. s'abaisser, se baisser.Je me haussai avec les poignets jusqu'à la hauteur du soupirail (Flaub., Tentation,1874, p. 62).
Au fig. Synon. s'élever, s'exhausser; anton. s'abaisser.Il semble que ce défi atteigne là une sorte de zénith, où ne se haussent d'ailleurs que peu d'élus (Benda, Fr. byz.,1945, p. 29) :
3. ... ce lui si tacitement, si infailliblement appliqué, semblait tout à coup se hausser à une désignation presque fabuleuse... Gracq, Beau tén.,1945, p. 102.
d) [Le suj. désigne le moyen] Synon. élever; anton. abaisser.Le grossissement animé des premiers plans cinématographiques hausse la minuscule abeille ouvrière à la taille d'un chien de chasse (Colette, Pays. et portr.,1954, p. 105).
2. [Sans compl. locatif]
a) [Le suj. désigne l'agent] Synon. lever, soulever; anton. baisser.Hausser une torche. Le mouvement de tâtonnement qu'on fait en haussant et baissant une lentille pour trouver le vrai point du foyer (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 2, 1821, p. 245).Les fantômes, quand minuit sonne, Viennent armés de pied en cap; Biorn, qui malgré lui frissonne; Salue en haussant son hanap (Gautier, Émaux,1858, p. 80).Je m'asseyais sur un siège grinçant, ma mère glissait une couverture pliée sous mes fesses pour me hausser (Sartre, Mots,1964, p. 98) :
4. ... Nous voyons donc plus de choses que les anciens, et de plus lointaines, mais ce n'est ni par l'acuité de notre vue, ni par la hauteur de notre taille, c'est seulement qu'ils nous portent et nous haussent de leur hauteur gigantesque. Gilson, Esprit philos. médiév.,1932, p. 226.
Au fig. Synon. élever; anton. abaisser.La marque d'un orateur selon mon gré, c'est de hausser le débat (Barrès, Mes Cahiers, t. 5, 1906, p. 74).
b) [Le compl. désigne une partie du référent du suj.] Synon. élever; anton. abaisser.La rivière hausse son lit. Pendant plus d'un siècle, les maisons se pressent, s'accumulent et haussent leur niveau dans ce bassin comme l'eau dans un réservoir (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 136).Le vil gredin, ayant enfin terminé sa toilette, haussa la hure et gloussa : − Qu'il vienne! (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 268) :
5. Du milieu de ça, un œil découvert regardait sans bouger la paupière, ou bien un bras haussait sa main comme une grappe écrasée... Giono, Gd troupeau,1931, p. 139.
Au part. passé. Le bon d'Andonville, tout ébahi, les sourcils haussés d'étonnement, ne savait où il en était (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 123).
En partic.
Hausser les épaules. Manifester son indifférence, sa résignation ou son agacement par un léger soulèvement d'épaules. Hausser les épaules d'indignation. Il ne s'agit pas de se moquer et de hausser les épaules (Lemercier, Pinto,1800, V, 5, p. 150).Jacques haussa imperceptiblement les épaules : − « Ça gênerait, sans doute, certains industriels du Nord (...) » (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 525).
Hausser le coude (vx). V. coude I B 1 b β.
c) Emploi pronom. réfl. Se lever, se soulever. Anton. se baisser.Se hausser pour mieux voir. Je me haussai tout palpitant pour voir le corsage et fus complètement fasciné par une gorge chastement couverte d'une gaze (Balzac, Lys,1836, p. 25) :
6. − Vos derniers mots ressemblent à une plainte. Vous n'êtes donc pas heureuse? Les petites épaules se haussèrent. Vogüé, Morts,1899, p. 184.
Au part. passé. Les arrivants se bousculent, haussés sur les marches (Pourrat, Gaspard,1925, p. 277).
d) [Le suj. désigne le moyen] Élever. Synon. exhausser; anton. abaisser.C'étaient de petites marches de marbre très aises qui haussaient nos trois gros corps par à-coups, de marche en marche (Giono, Roi sans divert.,1947, p. 189).
Au fig. Élever. Pour mes petites saloperies sentimentales et corporelles, mes velléités, mes ratages, je préfère encore écouter les confidences des autres, qui me haussent par comparaison (Arnoux, Renc. Wagner,1927, p. 165).
B. −
1. [Le suj. désigne l'agent] Faire passer quelque chose à un niveau plus haut que celui qu'il avait auparavant (dans des proportions telles ou telles). Synon. augmenter; anton. diminuer.Hausser les loyers de cinquante francs.
a) [Avec un compl. introduit par de indiquant la mesure de la hausse] :
7. ... tous les carreaux des bourgeois cassés (...) et les vitriers de Rouen ont de suite profité de l'occasion (on se les arrache, les vitriers) pour hausser leur marchandise de 30 pour cent. Flaub., Corresp.,1853, p. 274.
[En constr. avec faire] J'ai déjà fait hausser de plus du double le prix des manuscrits (Balzac, Illus. perdues,1839, p. 305).
Emploi au part. passé. Son menton était haussé d'un centimètre, ses prunelles élevées dans son œil (Giraudoux, Bella,1926, p. 150).Le 11 novembre 1918, elles se retrouvaient dans une maison intacte, le revenu sauf, et même haussées d'un cran puisque passées définitivement au rang de personnes très bien que la société peut voir (Estaunié, MmeClapain,1932, p. 6).
b) [Sans compl. introduit par de] Des savants prétendent que la chaleur animale se développe par les contractions musculaires, et qu'il est possible en agitant le thorax et les membres pelviens de hausser la température d'un bain tiède (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 66).
[En constr. avec faire] Celles-ci font hausser le prix des denrées (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 49).En quoi l'honneur ou le déshonneur de M. de Morcerf m'importe-t-il? Cela ne faisait ni hausser, ni baisser la rente (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 410) :
8. ... le malfaiteur qui, par je ne sais quel infâme négoce, a fait hausser le prix des froments et des seigles... Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 47.
En partic.
α) [Le compl. désigne une production sonore] Augmenter l'intensité (d'un son). Synon. élever; anton. baisser.Le petit bruit continuait toujours et Isabelle, ne ménageant plus rien, haussait la voix pour le couvrir (Gautier, Fracasse,1863, p. 403).Leurs cris farouches couvraient la voix du chanteur qui vainement haussait sur l'assemblée la clameur harmonieuse de sa bouche et de sa lyre (A. France, Clio,1900, p. 34).
Emploi pronom. réfl. Les voix se haussaient encore, on ne voyait que la gesticulation des bras (Zola, Bonh. dames,1883, p. 670).
Hausser le ton. Parler fort, sur un ton de menace, de commandement. Ils parlaient presque de la même voix, lui avec une manière parisienne de hausser le ton, elle d'un soprano posé et ralenti (Colette, Ingénue libert.,1909, p. 141).
Au fig. S'il fallait sur la scène aimer comme l'on aime (...) regarder comme on contemple, notre langage resterait chiffré. Les silences ici doivent se faire entendre. L'amour hausse le ton et l'immobilité même devient spectaculaire. Le corps est roi (Camus, Sisyphe,1942, p. 111).
β) Dans le domaine musical.Faire devenir plus aigu (un son). Hausser le diapason. Cette guitare est montée trop bas,il faut la hausser (Ac. 1935). Chaque pédale [de la harpe] est pourvue d'un double mécanisme fonctionnant de manière à hausser le son bémolisé, soit d'un demi-ton, soit d'un ton, selon que la pédale s'abaisse d'un ou de deux crans (Gevaert, Instrum.,1885, p. 76).En haussant ou en baissant les notes de la gamme diatonique on obtient la gamme chromatique (R. Lenormand, Harm. mod.,1913, p. 92).
Au part. passé. Le son haussé soudain d'un essaim guerroyant (Colette, Naiss. jour,1928, p. 24).
2. [Le suj. désigne ce qui hausse]
a) Vx. Devenir plus haut. La rivière a bien haussé cette nuit (Ac. 1798-1878). Avoir une épaule qui hausse (Ac. 1878-1935). Comme je m'y étais attendu, le fond haussa de trois brasses par lieue (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 53).
Emploi pronom. réfl. Devenir plus haut. Le niveau de l'eau se haussait sans palpitation (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 451).
b) Vieilli. Augmenter (de valeur, de prix). Synon. monter, être en hausse; anton. diminuer, baisser, être en baisse.Le cours du change, des actions, des ventes a haussé depuis quelques jours (Ac. 1835-1935). Quatre florins, les pommes de terre ont un peu haussé de prix, à cause des semences (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 92).Si les fonds continuent à hausser, peut-être vendrai-je ma rente pour la replacer en lieu plus sûr (Hugo, Corresp.,1851, p. 31) :
9. Dès que la main-d'œuvre haussera en Irlande, ils coloniseront de leurs manufactures la France et d'autres pays continentaux. Michelet, Journal,1834, p. 141.
Au fig. Les actions (de qqn) haussent. (Quelqu'un) devient apprécié, prisé. Cependant mes actions vont hausser après le départ de M. de Montmorency. J'aperçois déjà les symptômes d'une faveur à venir (Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 151).
Prononc. et Orth. : [ose] init. asp., (il) hausse [o:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. trans. « lever, porter à un niveau supérieur » (St Brendan, 1151 ds T.-L. : Halcet la [la lamme] sus vers la nue [alte erectom]); 1remoitié xiiies. [ms.] pronom. (Chr. de Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, 5012, var. du ms. R); 2. ca 1155 « rehausser, relever » (Wace, Brut, 4210 ds T.-L.); 3. ca 1195 « augmenter l'intensité, la hauteur d'un son » voiz hauciee (Ambroise, Guerre sainte, 3253, ibid.); 4. ca 1208 « augmenter la valeur, l'importance, le prix de quelque chose » (G. de Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, 229 : mais fust la crestienté alcie). D'un lat. *altiare, dér. du lat. class. altus, v. haut1représenté par l'ital. alzare, le cat. alsar, esp. alzar, port. alçar (v. FEW t. 24, p. 365b), avec un -h- de même orig. que celui de haut*. Fréq. abs. littér. : 3 249. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 200, b) 4 460; xxes. : a) 6 660; b) 6 388.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·