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HACHE, subst. fém.

HACHE, subst. fém.
A. − Instrument servant à couper et à fendre, utilisé comme outil et anciennement comme arme, et qui est fait d'une lame tranchante, généralement en forme de triangle curviligne, fixée à un manche. Il avait gardé son fort ceinturon, où luisait une hache à double tranchant, et avec sa grande épée dans les mains il s'était précipité par la brèche, impétueusement (Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 95).Ces ingrats enfants de la colline commencent par couper les arbres et arbustes à ras de terre, ensuite ils enlèveront les souches avec des haches et des pioches (Barrès, Colline insp.,1913, p. 161) :
1. − Torquemada, j'entends le bruit de ta cognée; Tes bras sont nus, ta face est de sueur baignée; À quoi travailles-tu seul dans ton noir sentier? Torquemada répond : − Je suis le charpentier. Et j'ai la hache au poing dans ce monde où nous sommes. − Qu'est-ce donc que tu fais? − Un bûcher pour les hommes. Hugo, Fin Satan,1885, p. 886.
P. métaph. :
2. Et c'est la vraie raison [le péché contre l'esprit] de l'acharnement que montrèrent certains de ses amis [de Gide] et d'abord Claudel qui avait, le premier, foncé sur lui, armé du casque empanaché de l'espérance, du tomawhak de la foi et de la hache à double tranchant de la charité. Mauriac, Mém. intér.,1959, p. 189.
SYNT. Hache de fer, d'acier; le fer, le tranchant, le manche de la hache; hache à simple tranchant, à deux tranchants; hache à long manche, à manche court; donner un coup de hache; trancher, fendre, tailler à la hache, à coups de hache; brandir, lever, manier la hache; lancer une hache; combattre à la hache; abattre qqn à la hache; tuer à coups de hache.
B. − Spécialement
1. TECHNOLOGIE
a) BÂT. et SYLVIC.
Hache de bûcheron. Grosse hache à tranchant court utilisée par les bûcherons pour abattre et ébrancher les arbres. (Dict. xixeet xxes.).
Hache de charpentier. Hache à tranchant courbe servant à ébaucher l'équarrissage du bois. Monté sur le char, armé d'une grande hache de charpentier, il se mit à éventrer les tonneaux (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 162).V. supra ex. 1.
Hache à main. Petite hache à lame mince, à manche court, maniable d'une seule main, utilisée pour les petites pièces. (Dict. xixeet xxes.).
Hache d'ouvrage. Instrument en forme de marteau ou de masse, utilisé pour briser les blocs d'ardoises. (Dict. xixeet xxes.).
b) Hache de sapeur. Petite hache utilisée par les sapeurs du génie. Leurs canons (...) nous envoyèrent des boulets, dont l'un cassa la hache du sapeur Merlin en lui faisant sauter la tête (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813,1864, p. 102).
c) [Chez les peuples préhistoriques et certains peuples primitifs] Hache de pierre. Hache utilisée comme outil ou comme arme et dont la lame est faite de silex ou d'une autre pierre. Hache taillée, polie; hache de silex, de porphyre. La hache de bataille à tranchant de silex (Gautier, Roman mom.,1858, p. 258).L'objet nouveau [à l'époque néolithique], caractéristique, est la hache en pierre polie, qui était emmanchée dans une gaine en bois de cerf (Boule, Conf. géol.,1907, p. 209) :
3. Devant les haches en silex taillé de l'époque paléolithique, il affirmait d'un ton savant que ces armes étaient « une stricte imitation des haches de l'époque de bronze »! Green, Journal,1938, p. 152.
2. ARMES
a) Hache de guerre. Arme offensive composée d'un fer à simple ou à double tranchant, fixé à un manche de longueur variable. La hache de guerre comporte en outre deux variétés d'origine ancienne, qui atteignent leur plus grand développement du xiieau xvesiècle (Gayt. 2.1928).
En partic. Arme utilisée par les Indiens de l'Amérique du Nord. Synon. tomahawk.V. déterrer A 2 rem.
b) Hache d'armes
Arme offensive du Moyen Âge munie d'un long manche et d'un fer large terminé quelquefois par un marteau à l'opposé du tranchant. La hache d'armes écorçait l'arbre des batailles (Quinet, Ahasverus,1833, 3ejournée, p. 225).
Synon. de hache d'abordage.Dans quelque circonstance que ce soit, il n'enverra aucune chaloupe ou autre bâtiment à terre, qu'il ne soit armé de ses canons, muni de fusils, de sabres, de haches-d'armes (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 51).
c) Hache d'abordage. Hache au manche court, au fer terminé d'un côté par un tranchant, de l'autre par une pointe de fer, utilisée jusqu'au xixesiècle dans la marine pour les combats d'abordage. Jean-Bart s'élançant, la hache d'abordage au poing, sur le navire amiral de l'ennemi (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 354).
3. Instrument de supplice utilisé par le bourreau pour trancher la tête des condamnés. Exécuter à la hache. La hache du bourreau est aiguisée tous les matins et ébréchée tous les soirs (Hugo, M. Tudor,1833, p. 8).Le Dr Guillotin avait perfectionné la hache du bourreau (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 79).
P. ext. Le couperet de la guillotine. La hache révolutionnaire; tomber, périr sous la hache. La fille de Marie Thérèse, la descendante de vingt empereurs, a succombé sous la hache des bourreaux (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1886).
4. [Dans l'Antiq. romaine] L'un des symboles du pouvoir suprême des premiers magistrats de Rome. La hache consulaire; la hache et les faisceaux; la hache des licteurs. Je veux que la hache des consuls s'incline devant le peuple (Robesp., Discours, Sur la guerre, t. 8, 1792, p. 146).Dès 1799, Bonaparte joue au César romain et le décor se peuple d'attributs militaires et guerriers : trophées d'armes, panoplies, faisceaux, casques, glaives croisés, haches de licteurs (Viaux, Meuble Fr.,1962, p. 124).
5. HÉRALD. Meuble de l'écu de certaines familles et de certaines villes, représentant soit une hache à fendre le bois, soit une hache d'armes. La branche ducale porte de gueules, à trois doullouères [doloires], ou haches d'armes d'or mises en fasce (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 104).
C. − [Gén. dans des expr. ou syntagmes figés]
1. P. anal. (Disposition) en hache. Qui rappelle la position du fer de la hache par rapport au manche. ,,Cette pièce de terre fait hache sur telle autre, elle s'enclave, elle est engagée en partie dans telle autre`` (Ac.1835, 1878).Toute cette partie du Louvre, appelée aujourd'hui le vieux Louvre en hache sur le quai (Balzac, Martyr calv.,1841, p. 239).En juin, c'est le bois carré et le chemin creux; en octobre, c'est le bois en hache (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 95).
En partic. Imprimer en hache. Imprimer sur deux colonnes dont l'une dépasse l'autre en longueur. Quand l'addition excède la colonne ou la page qui lui est destinée, et qu'on ne veut point porter le reste à la page suivante, on place son addition en hache, c'est-à-dire que l'on retranche autant de lignes de matière qu'il est nécessaire pour y substituer le reste de l'addition (Bertrand-Quinquet, Impr.,1799, p. 75).
2. Au fig.
a) (Fait, taillé) à la hache, à coups de hache. D'une manière grossière, rude. Synon. (taillé) à la serpe, à coups de serpe.,,Cet ouvrage est fait à coups de hache, il est grossièrement fait`` (Ac. 1835, 1878). Un gros et vigoureux helvétien, taillé à coups de hache, avec un visage rouge et carré (Gobineau, Pléiades,1874, p. 7).
b) Ce qui frappe brutalement quelqu'un ou quelque chose, et meurtrit durement, détruit ou élimine radicalement. La hache législatrice; porter, mettre la hache (dans une institution, un ouvrage). Je garde donc seul ici le coup de hache de l'arrêt du médecin (Mallarmé, Corresp.,1879, p. 198).Les apriorismes du sens commun volent en éclats sous les coups de hache de l'analyse mathématique (Gds cour. pensée math.,1948, p. 446) :
4. Sa raison approuvait le puissant effort des groupements corporatifs, dont la hache à double tranchant frappe à la fois l'abstraction morte de l'état socialiste et l'individualisme infécond... Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1285.
Comité de la Hache. Comité institué en 1938 et en 1947 pour réorganiser l'Administration et y supprimer les emplois superflus.
Prononc. et Orth. : [aʃ] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. Ache, H. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1140 « instrument tranchant à long manche, servant d'arme offensive » (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 537); b) xiiies. « instrument servant à fendre » (Biens d'un ménage, éd. U. Nyström, I, 151, p. 60); 2. 1640 avoir un coup de hache « être un peu fou » (Oudin Curiositez); 3. 1787 fait à coup de hache (Fér. Crit.). De happja, mot a. h. all. du domaine frq. (happia, happa, heppa « hache de bûcheron », v. Z. rom. Philol. t. 63, 1943, pp. 174-178; Z. fr. Spr. Lit. t. 83, 1973, pp. 52-56). Fréq. abs. littér. : 1 003. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 813, b) 1 865; xxes. : a) 1 293, b) 935.

HACHÉ, -ÉE, adj.

HACHÉ, -ÉE, adj.
A. − Qui est coupé en petits morceaux. Viande hachée, mouton haché; oignon, persil haché; paille hachée; herbes hachées. Le bon docteur Bessonaz ne savait plus s'il fallait lui ordonner du bifteeck de cheval haché cru et du sirop Deschiens, ou lui soigner l'intestin par un régime (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 430).
Emploi subst. masc. Viande hachée. Acheter 100 grammes de haché (Thomas 1956).
B. − ARTS GRAPH. et GRAV. Qui est couvert de hachures. La structure de la carrière évoque ces dessins hachés de Gustave Doré, où de vastes brèches rectilignes se voient dans les remparts épiques (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 25).
[En parlant d'une pièce de métal] Qui porte de petites entailles destinées à faire mieux tenir l'or ou l'argent qu'on y applique. Flambeaux en argent haché. Une paire de chenets en fer ornés de deux vases à guirlandes et cannelures jadis argentés à l'argent haché (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 32).
C. − Au fig. Qui est rompu à maintes reprises dans sa continuité ou son unité; qui est divisé en éléments ou en fragments courts et nombreux. Terrain haché; conversation, voix hachée; style, débit haché. Il [Buffon] ne pouvait souffrir ce qui était haché, saccadé, et c'était un défaut qu'il reprochait à Montesquieu (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 4, 1851, p. 362).Leurs mouvements [des danses modernes] sont hâchés [sic], discontinus, heurtés; ils n'ont point la grâce éternelle des courbes (Duncan, Danse,1927, p. 35) :
Ce que notre auteur [Camus] emprunte à Hemingway, c'est (...) la discontinuité de ses phrases hachées qui se calque sur la discontinuité du temps. Nous comprenons mieux, à présent, la coupe de son récit : chaque phrase est un présent. Sartre, Sit. I,1947, p. 117.
En partic. (Mer) hachée. Dont la surface est agitée, brisée par les vagues. Le pack fut assez long à traverser et à midi nous entrions dans le fiord. Le vent y soufflait du Nord, force 9, soulevant une mer hachée (Charcot, Rapp. prélim. camp. « Pourquoi-Pas? » en 1933,1934, p. 14).
Emploi subst. à valeur de neutre. Caractère de ce qui est rompu, brisé dans sa continuité. Le mouvement de la marche accentuait le haché de cette confidence, que la solitude de la rue rendait possible (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 311).
Prononc. : [aʃe] init. aspirée. Fréq. abs. littér. : 208. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 124, b) 381; xxes. : 409, b) 327.

HACHER, verbe trans.

HACHER, verbe trans.
A. − Domaine concret
1. Couper en petits morceaux avec un instrument tranchant. Hacher des épinards, du persil, du tabac, de la paille; hacher qqc. au couteau, avec un couteau; hacher en morceaux. Pendant tout le temps, assez long, qui fut nécessaire pour sécher les feuilles minces [du tabac], les hacher, les soumettre à une certaine torréfaction sur des pierres chaudes (Verne, Île myst.,1874, p. 304).Après avoir été désossée, coupée en morceaux, la viande est préparée selon le produit fabriqué à obtenir (hachée ou broyée, mélangée ou non à de la graisse...) (Industr. conserves,1950, p. 26) :
1. De leurs couteaux, les cosaques écrasèrent le suif sur les tartines, hachèrent l'oignon, salèrent et mangèrent le tout... Adam, Enf. Aust.,1902, p. 139.
Absol. Hacher fin, gros; planche, table à hacher. Les éléphants entrèrent dans cette masse d'hommes; (...) ils coupaient, taillaient, hachaient avec les faux de leurs trompes (Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 133).
En partic. Couper, découper de façon grossière et maladroite. Il ne découpe pas cette viande, il la hache (Ac.1835-1935).
[Le suj. désigne un instrument tranchant] Ce couteau émoussé ne tranche plus la viande, il la hache (Rob.). L'aubier haché par les sillons des dents, déchiqueté, entamé jusqu'au cœur (Genevoix, Raboliot,1925, p. 321).
Loc. fig.
a) Hacher (de) la paille. Parler une langue avec un accent tonique prononcé, en particulier, parler allemand ou parler français avec l'accent allemand. Le sous-officier allemand se précipita au-devant d'elle pour lui interdire le passage, les bras en croix, rouge, offensé, furieux, hachant terriblement sa paille germanique (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 201).
b) Hacher menu comme chair à pâté. Mettre en pièces, en morceaux. La trappe de la cave se fût ouverte sous les pieds de l'exempt assez audacieux pour pénétrer dans ce repaire. Il n'en serait sorti que haché menu comme chair à pâté (Gautier, Fracasse,1863, p. 318).
c) Se faire, se laisser hacher. Se défendre, combattre jusqu'à la dernière extrémité. Le Maréchal croit-il que s'ils se laissaient hacher à son commandement, c'était pour lui faire plaisir? (Alain, Propos,1934, p. 1235).
Se faire hacher pour qqn, pour qqc., plutôt que de faire qqc. Être prêt à toute action, à tout sacrifice par dévouement à une personne, à une cause, ou pour éviter de faire quelque chose. Cornoiller, surpris d'une telle magnificence, parlait de sa maîtresse les larmes aux yeux : il se serait fait hacher pour elle (Balzac, E. Grandet,1834, p. 226).Je me ferais maintenant hacher pour des idées qui ne se réaliseront sans doute pas de mon vivant (Sand, Corresp., t. 1, 1835, p. 316) :
2. Mais nous avons mieux que la Chambre, nous avons nous-mêmes, nous, qui nous ferions hacher par petits morceaux plutôt que de lâcher d'une semelle, nous, qui avant d'être mis en pâtée, crierons si fort que toute la terre nous entendra. Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 487.
2. P. ext. Frapper quelqu'un de façon répétée à coups de hache ou de toute autre arme tranchante. Puis, tirant son sabre suspendu à son côté, il hache les pachas et les vizirs (Mérimée, Guzla,1827, p. 317).
Emploi pronom. réciproque. Ils [des cavaliers] se hachent, se transpercent, se tailladent, se martèlent (...) employant tout un arsenal d'armes antiques, barbares et féroces (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 111).
P. hyperb. Blesser, meurtrir en faisant de petites entailles, de petites coupures. Le menton haché d'avoir été livré sans lumière au rasoir (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 109).
3. P. anal. Mettre en pièces, détruire, ravager par une action violente. De la grêle était tombée dans la nuit au milieu d'un orage épouvantable, hachant les branches, dépouillant les arbres (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 112).Les obus commencèrent à hacher les boqueteaux et la forêt clairsemée (Malraux, Espoir,1937, p. 801) :
3. Les bataillons hachés Par la mitraille, Les ventres arrachés Par la ferraille. Péguy, Quatrains,1914, p. 495.
4. Emplois techn.
a) BÂTIMENT
Hacher une pièce de bois. La dégrossir avec une hache ou un ciseau. (Dict. xixeet xxes.).
Hacher un mur, une pierre. Pratiquer à la hachette des entailles peu profondes à leur surface pour faciliter l'application d'un enduit ou d'un crépi. (Dict. xixeet xxes.).
b) ARTS GRAPH. et GRAV. Couvrir de hachures. Hacher un dessin, une estampe. Ta carte est-elle faite? − Non, ma vieille, j'ai pas eu le temps de la « repasser » (...) mes montagnes pas hachées et ma côte de l'Adriatique pas finie (Colette, Cl. Paris,1901, p. 184).
P. ext. Couvrir de traits (un écrit, des mots), barrer, raturer. Chaque mot haché de traits de plume marqués si violemment qu'ils ont troué le papier en maints endroits (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1184).
P. métaph. Les désirs turbulents et forts, l'âme hachée Des striures d'argent et de pourpre des sons (Noailles, Ombre jours,1902, p. 173).
B. − Au fig. Rompre à plusieurs reprises la continuité ou l'unité de quelque chose; diviser en fragments ou en éléments courts et nombreux. Synon. couper, entrecouper, interrompre.Hacher une phrase, un discours; hacher son style; hacher le temps; (discours) haché d'arrêts, d'interruptions. Le pays se fit semblable à ces terrains de démolitions que l'on voit aux faubourgs des villes, terrains vagues, chargés de gravats blancs, hachés de fossés et d'excavations (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 133).Les journées n'étaient point pleines et pressées, mais lentes et libres : les horaires ne hachaient point les pensées et ne faisaient point des individus des esclaves du temps moyen et les uns des autres (Valéry, Variété II,1929, p. 63) :
4. La ponctuation belge a la maladie des virgules; on a beau faire, ces vermicules se glissent partout, et coupent les phrases et hachent les vers à faire horreur. Toute largeur et toute ampleur disparaît sous cette vermine. Hugo, Corresp.,1859, p. 304.
Emploi pronom réfl. La voix du malheureux se hachait, se mouillait, s'étranglait dans les hoquets (Gide, Prométhée,1899, p. 332).
P. méton. Voici (...) mon discours et le récit de cette discussion où la Chambre, d'abord, aux deux tiers hostile, me hachait d'interruptions (Barrès, Pitié églises,1914, p. 57).
En partic. et p. ell. Dire brutalement en interrompant quelqu'un ou en s'interrompant à plusieurs reprises. L'Allemagne et le militarisme, hacha précipitamment la rage d'un autre (Barbusse, Feu,1916, p. 364).Le chasseur serre les poings (...) hache d'une voix rauque, plusieurs fois la même insulte : « Les vaches! Les vaches! Les vaches! » (Genevoix, Seuil guitounes,1918, p. 186).
REM.
Hacheuse, subst. fém.,rare. Machine à hacher. Plusieurs appareils, fixés sur le bloc, une pompe à injecter, une machine à pousser, une hacheuse mécanique (Zola, Ventre Paris,1873, p. 682).
Prononc. et Orth. : [aʃe] init. asp., (il) hache [aʃ], je hache [ʒ əaʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 [ms.] « réduire, couper en menus morceaux avec un instrument tranchant » (Aliscans [ms. Arsenal 6562], éd. F. Guessard et A. de Montaiglon, 3632); b) 1690 « découper maladroitement » (Fur.); 2. 1376 grav. (Invent. de la Sainte-Chapelle ds Havard); 3. 1611 « entailler avec une hache, un ciseau » (Cotgr.). Issu, par fausse régression, de dehachier « découper » (1176-81, Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 827), lui-même dér. de hache*; préf. -*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 176. Bbg. Archit. 1972, p. 46.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·