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GRENADIER1, subst. masc.

GRENADIER1, subst. masc.
Arbuste épineux à feuilles persistantes et luisantes, à fleurs écarlates, cultivé dans les pays chauds pour son fruit, la grenade. Fleur rouge, fruit du grenadier; grenadier commun, sauvage. La maison est entourée de treilles de jasmin, de chèvrefeuilles et de grenadiers en pleine terre; de là son nom (Balzac, Com. hum., t. 2, La Grenadière, Paris, Gallimard, 1976 [1832], p. 1382).Les fleurs ouvertes du grenadier de la terrasse, pareilles à d'autres cocardes saignantes (Zola, Ventre Paris,1873, p. 861) :
Mais ici plus puissant que la rose! plus éclatant que la fleur de grenadier, Plus rustique que l'âpre thym, plus indigène que le laurier, Plus fort ce printemps de tous mes fils, l'odeur de ce printemps de tous mes enfants avec moi parce qu'ils m'aiment! Claudel, Poèmes guerre,1916, p. 556.
REM.
Grenadière au sens de « lieu planté de grenadiers » est attesté de façon isolée par la nouvelle de Balzac intitulée La Grenadière.V. la citat. de l'aut. supra.
Prononc. et Orth. : [gʀ ənadje]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xives. granatier (Évrard de Conty, Probl. d'Aristote, B.N. 210, fo252b ds Gdf. Compl.); 1425 grenadier (O. de La Haye, Poème sur la peste de 1348, éd. G. Guigne, p. 137 ds Delb. Notes mss). Dér. de grenade1*; suff. -ier*. A remplacé pom(m)ier grenat ou de grenade, attesté de ca 1200 (R. de Beaujeu ds T.-L., pumiers grenas) au début xvies. (Lefèvre d'Étaples d'apr. FEW t. 4, p. 237b).

GRENADIER2, subst. masc.

GRENADIER2, subst. masc.
A. − ART MILIT., HIST. Soldat spécialement chargé du lancement des grenades à main. D'un geste violent de leurs corps débandés, les grenadiers lancèrent leurs citrons. Ce fracas d'explosifs couvrit tout le vacarme (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 277).Curieusement, encore guidé par le réflexe militaire oublié depuis quinze ans, Maret lança le projectile en grenadier, de toute sa force (La Varende, Indulgence plén.,1951, p. 296).
P. ext. Soldat d'élite de certaines unités. Épaulettes, bonnet, plumet de grenadier; grenadier à pied, à cheval; grenadier de l'Empereur, de la Garde impériale/royale, de la Convention; bataillon de grenadiers. Quand on oublie, ils [les grognards] se souviennent! Lancier rouge et grenadier bleu, Au pied de la colonne [Vendôme], ils viennent Comme à l'autel de leur seul dieu (Gautier, Émaux,1850, p. 49) :
1. ... spectacle dont je fus témoin lorsque Louis XVIII, entrant dans Paris le 3 mai, alla descendre à Notre-Dame (...) c'était un régiment de la vieille garde à pied qui formait la haie (...) ces grenadiers couverts de blessures, vainqueurs de l'Europe, qui avaient vu tant de milliers de boulets passer sur leurs têtes, qui sentaient le feu et la poudre; ces mêmes hommes, privés de leur capitaine, étaient forcés de saluer un vieux roi, invalide du temps, non de la guerre... Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 531.
P. ell. 3egrenadier de la 1redivision. 3erégiment de grenadiers de la 1redivision.
Loc. fam. Jurer comme un grenadier. ,,Jurer habituellement`` (Ac.). Boire comme un grenadier (Rob.). Boire beaucoup.
Au fig., fam., péj. [Pour désigner un homme de grande taille et surtout une femme, non seulement de grande taille, mais aussi de manières masculines, hardies, brusques] Synon. virago, maritorne, gendarme.C'est un vrai grenadier :
2. cocarel [marieur]. − Enchanté (...) Où est la jeune personne? (...). léonida, baissant les yeux. − C'est moi. cocarel, (...) (à part). − C'est un beau grenadier (...) il faut s'y habituer. Labiche, Cagnotte,1864, IV, 7, p. 129.
[Dep. 1951] Grenadier-voltigeur (cf. voltigeur).
Arg. et pop.
[P. réf. au fait que les grenadiers étaient exemptés de corvée en qualité de soldats d'élite] Tirer au grenadier. Éviter les corvées, travailler aussi peu que possible. Synon. carotter* le service, tirer au flanc*, au cul*.Comme il ne travaille pas, il tire au grenadier plus souvent qu'à son tour (Larchey, Dict. hist. arg.,1889, p. 238).
[P. réf. au fait qu'une tête pouilleuse est appelée garnison] Pou. Elle s'attrape le peigne fin (...) pour voir si y a pas le grenadier qui veut me boulotter (Musette, [Cagayous phil.], 1906, p. 63).
B. − ICHTHYOL. [P. anal. de forme, le museau (conique et déprimé) de ce poisson étant comparé à un bonnet de grenadier] Synon. vulg. de macroure (lepido-leprus).Parmi ces derniers [poissons], j'observais (...) le grenadier, qui, vivant par douze cent mètres de profondeur, supporte alors une pression de cent vingt atmosphères (Verne, Vingt mille lieues, t. 2, 1870, p. 126).
Prononc. et Orth. Cf. grenadier1. Étymol. et Hist. 1671 « soldat qui jette des grenades » (Pomey). Dér. de grenade2*; suff. -ier*.
STAT.Grenadier1 et 2. Fréq. abs. littér. : 486. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 275, b) 1 111; xxes. : a) 417, b) 131.
BBG. Gohin 1903, p. 233.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·