1. [P. anal. d'emploi] Conduit permettant de recueillir un liquide. a) ARM. ,,Évidement allongé pratiqué le long des lames d'épée`` (Leloir 1901). La gouttière des épées (Péladan, Vice supr.,1884, p. 9).
b) GRAV. ,,Canal ou bec saillant que l'on ménage sur les planches bordées de cire afin de permettre à l'eau-forte de s'écouler après la morsure`` (Maire, Manuel biblioth., 1896, p. 341).
c) MAR. Bordage creusé ou incliné situé entre les ponts et la muraille du navire, servant à diriger l'écoulement des eaux (cf. Croneau, Constr. nav. guerre, t. 1, 1892, p. 348).
d) MENUIS. ,,Ravalement circulaire fait dans la feuillure d'une pièce d'appui de croisée pour recevoir l'eau qui y est apportée par le jet d'eau du châssis`` (Littré). Synon. rejeteau (cf. Rob.).
e) SELL. ,,Grande bande de cuir qui borde l'impériale du carrosse et empêche la pluie de pénétrer par les portières`` (Littré). Les gouttières d'un carrosse (Ac. 1798-1878).
2. [P. anal. de forme] Ce qui présente une forme demi-cylindrique, qui comporte une rainure, un sillon. Déprimé, disposé en gouttière. Pétiole creusé en gouttière (Ac. 1835-1932). a) ANAT. Dépression, sillon formé sur la surface de certains os et permettant le passage de nerfs, de tendons, de vaisseaux. Gouttière sagittale, gouttières des malléoles (Ac. 1835-1932). Gouttière humérale (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 279).Gouttières vertébrales (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 61).Gouttière costale, dans laquelle glissent les vaisseaux intercostaux et le nerf intercostal (G. Gérard, Anat. hum.,1912, p. 112).Rem. Employé en zool. (cf. Séguy 1967 et St-Riquier-Delp. 1975).
b) ARBORIC. ,,Déchirure dans le tronc d'un arbre, causée d'ordinaire par la gélivure et laissant écouler la sève`` (Fén. 1970).
c) CHASSE. Au plur. ,,Rainures longitudinales, plus ou moins marquées, longues et profondes, visibles à la base des bois des cerfs`` (Burn. 1970). Cf. Ac. 1798-1932.Son port de tête, sa ramure [du mâle] avaient une majesté royale. Quatorze chevillures s'étageaient sur ses perches sombres, creusées de profondes gouttières et grumelées de perlures blanches (Genevoix, Dern. harde,1938, p. 158).
d) CHIR. et cour. Appareil qui sert à immobiliser un membre fracturé ou malade, le corps tout entier. Gouttière de Bonnet, pour adultes, garnie avec matelas et coussins imperméabilisés au siège (Catal. instrum. chir. (Collin), 1935, p. 408) :4. ... la bottine en dextrine m'a été intolérable. On l'a fendue et j'ai la jambe dans une gouttière, suivant la méthode classique. Ma fracture n'est rien, mais les désordres de l'articulation ont été fort graves.
Flaub., Corresp.,1879, p. 202.
e) IMPR. ,,Encoche placée au milieu du pied d'un caractère`` (Comte-Pern. 1963; v. aussi ds Lexis 1975).
f) RELIURE. ,,Tranche latérale du livre généralement creuse``, opposée au dos qui est bombé (Bibl. 1965).