1. (Celui, celle) qui est plaisant et habile, mais fanfaron et hâbleur comme le sont, de réputation, les gens de Gascogne. Isidore, un garçon blond, gentil, un peu fou, un peu gascon, un peu naïf, fier de ses muscles, prêt à toutes les folies pour susciter l'étonnement et l'admiration (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 46) :2. − Ah! que je vous remercie, monsieur, de n'être pas gascon, lui dit le député de l'Aveyron. J'ai une indigestion des gens avantageux, des hâbleurs, de ces gens qui sont toujours sûrs du succès du lendemain, sauf à vous répondre une platitude quand, le lendemain, vous leur reprochez la défaite.
Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 212.
Rem. Des œuvres littér. célèbres (telles que Les Trois mousquetaires d'A. Dumas et Cyrano de Bergerac d'E. Rostand) ont popularisé, jusqu'à les rendre proverbiales, les caractéristiques des gascons. Ma chère enfant, Encor que mon orgueil de gascon m'interdise D'accepter de vos doigts la moindre friandise, J'ai trop peur qu'un refus ne vous soit un chagrin, Et j'accepterai donc (Rostand, Cyrano, 1898, I, 4, p. 49).
− P. méton. [En parlant d'idées ou de propos] Ces prédications gasconnes sont utiles dans l'ordre civilisé, où il est force d'abuser le peuple sur son malheureux sort et sur les disgrâces auxquelles expose la pratique exacte de la vertu (Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 24).
2. Locutions − À la gasconne. À la manière des gascons. Cela soit dit sans rodomontade et vantardise à l'espagnole ou à la gasconne; dans aucun combat l'adversaire n'a vu la figure de mes épaules; je suis inconnu de dos (Gautier, Fracasse,1863, p. 350).
− En gascon. Avec habileté. Se tirer en gascon d'une situation délicate (Lexis 1975).
− Faire une lessive de gascon. Retourner son linge pour donner l'illusion de la propreté (Hautel 1808).
− Promesse de gascon. Promesse faite par vantardise ou à la légère et qui n'est pas toujours tenue. Esther s'était mise à détester son jeune fils. À le détester pour la religion trahie, pour ses rêves déçus, pour cette expiation offerte à Jésus de la vie du docteur, qui n'avait donc été qu'une promesse de gascon (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 242).Offre de Gascon. Proposition peu sérieuse (Lar. Lang. fr., Lexis).