A.− Faire la cuisine : ... mon but final, c'est la cuisine, le grand fourneau sur lequel il y a des plats en préparation et des odeurs. Je suis très sensible au fait qu'une femme généralement costaud et avertie est en train de fricoter pendant que je me chauffe les fesses. À mon avis, c'est là l'humanité.
Giono, Gds chemins,1951, p. 156.
− P. méton., vieilli. Faire bonne chère, bombance. Avec les dix francs de ce lavage, ils fricotèrent trois jours (Zola, Assommoir,1877, p. 750).
B.− Au fig., gén. péj. 1. [Gén. avec un compl. prép. dans] Se livrer à des affaires louches. (Quasi-)synon. tremper, tripoter dans (fam.).Ton frère fricote dans les prêts hypothécaires. C'est un métier odieux (Duhamel, Terre promise,1934, p. 177).
2. [Gén. avec un compl. prép. avec] Être de connivence (avec quelqu'un) dans des affaires louches. Joberlin. − Le cuisinier... Je l'ai vu en ville. Y fricote avec l'boucher. Ledoux. − Non? Joberlin. − Y fricote avec l'boucher que je vous dis (Courteline, Gaîtés Esc.,1886, VI, pp. 80-81).Tu peux fricoter à ton aise avec mon frère Joseph (Duhamel, Maîtres,1937, p. 240).−
En partic. Avoir des relations sexuelles. Elle avait reçu une lettre anonyme; on lui écrivait que son mari « fricotait avec une cliente » (Dabit, Hôtel Nord,1929, p. 228).Rem. En ce sens, fricoter est aussi employé trans. ou abs. Les gars d'Auvergne (...) ne les fricotent [les bonnes de Bretagne] qu'en capotes, c'est connu (Céline, Voyage, 1932, p. 595). Mais y se cachent guère, les pigeonneaux. − Toujours à fricoter, à roucouler (Arnoux, Algorithme, 1948, p. 231).