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a) MUS. Cf. figure I B 2.
♦ Musique figurée. ,,Celle dont les différentes phrases sont assez nettes et assez reconnaissables à l'oreille, pour qu'on les ait assimilées à des figures`` (Rougnon, 1935, p. 80). Synon. usuel musique polyphonique.C'est en effet à cette époque [à la fin du XIesiècle], qu'à côté du plain-chant, la musique figurée se fait une place (F. Clément, Hist. gén. mus. relig.,1860, p. 59).
♦ Harmonie figurée. Lorsque les notes d'un accord se produisent les unes après les autres en accords brisés ou arpégés, l'harmonie devient figurée (Rougnon, 1935, p. 139).Des instruments de quatre ou cinq cordes (...) sont ainsi soumis à un pincement ou à une percussion qui, loin de créer une ligne mélodique, produit une harmonie figurée, d'effet presque hypnotique (Schaeffner, Orig. instrum. mus.,1936, p. 340).
b) RHÉT. Cf. figure I B 3 spéc. b.
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[En parlant du lang., du style] Qui se caractérise par un recours systématique aux figures de rhétorique, particulièrement celles qui sont fondées sur un changement de sens (spécialement la métaphore). Le style du Misanthrope a vieilli parce qu'il était trop figuré. Ce sont tous les endroits figurés qui sont vieillis (Stendhal, Journal,t. 1, 1804, p. 151).La signification pratique de ce langage figuré (Proust, Fugit.,1922, p. 654):2. En effet, qu'appelle-t-on le langage figuré? Ce n'est pas uniquement, comme les rhéteurs ont pu le croire, un moyen de frapper la sensibilité, d'émouvoir les passions par des images; car, s'il en était ainsi, quand on s'adresse à la froide raison, quand on parle à l'entendement de choses purement intelligibles, toutes figures devraient disparaître.
Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 322.
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[En parlant d'un emploi, d'un terme] Qui réalise, en discours, une figure de rhétorique impliquant un changement de sens, le plus souvent une métaphore. Acception, terme figuré(e). Ah! ça se dérobe dans le lointain, l'expression figurée de celui-ci, le mot argotique de celui-là (Goncourt, Journal,1895, p. 777).♦ Sens figuré. Signification seconde prise sous l'effet d'une figure de signification (particulièrement la métaphore). Anton. sens propre.Je lui pardonnais difficilement aussi qu'il employât certains termes de son métier, et qui eussent, à cause de cela, été parfaitement convenables au propre, seulement dans le sens figuré, ce qui leur donnait une intention spirituelle assez bébête (Proust, Sodome,1922, p. 791).
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Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Sens figuré. À séparer le propre et le figuré, la vérité et l'apparence (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 179).(Au propre et/ou) au figuré. S'exprimer au figuré, prendre qqc. au figuré. Le premier fossé sauté (je dis fossé au figuré) n'a rien d'intéressant (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Verrou, 1882, p. 815).Eh! ma chère, un amant se vide promptement au propre et au figuré (Péladan, Vice supr.,1884, p. 72).Ils [des malades] se font petits, au propre et au figuré, dans les lieux publics et dans leurs actes sociaux (Mounier, Traité caract.,1946, p. 305).