1. Qui est soumis à l'accomplissement du destin. Le cours fatal des choses; être enchaîné par une force fatale. Si celle-ci [l'homosexualité] comporte des prédispositions congénitales, elle est loin d'être fatale, et des éducations absurdes en portent souvent la responsabilité (Mounier, Traité caract.,1946, p. 152):1. Il y eut un brusque affaissement en elle. Ses nerfs trop tendus se brisèrent, sa nature sèche et violente s'amollit. Déjà elle avait eu des attendrissements pendant les premiers jours du mariage. Ces attendrissements revinrent, comme une réaction nécessaire et fatale.
Zola, T. Raquin,1867, p. 197.
♦ Déesses fatales. Les Parques, qui filaient le temps accordé à chaque homme par le destin.
2. Qui est envoyé par le destin pour entraîner le malheur. Un amour fatal : 2. − Ah! ce fatal amour, qui me traîne à la tombe! mon cœur, mon pauvre cœur, pourquoi l'as-tu conçu? Tais-toi! meurs! pourquoi ne pas être restée dans cette triste indifférence, pleine de regrets, peut-être, mais insupportable et dont je ne souffrais plus?
Gobineau, Pléiades,1874, p. 295.
♦ Femme, beauté fatale. Envoyée par le destin pour perdre ou, plus communément, séduire ceux qui l'approchent. Comme elle [la Salomé de Luini] exprime bien la cruauté douce des femmes fatales (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 55).Cela me gêne, que la Duse aime ce rôle grossier de femme fatale. Serait-elle plus actrice que femme? (Renard, Journal,1905, p. 965).
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Œil, air, regard fatal. Qui reflète le poids d'un destin malheureux. Est-ce qu'ils reviendront avec leurs habits rouges, Portant sur leur front morne et dans leur œil fatal La domesticité monstrueuse du mal? (Hugo, Légende,t. 2, 1859, p. 708).Vaudoyer à l'air ténébreux et fatal (Gide, Journal,1910, p. 306).