A.− Dans le lang. milit. Soldat en faction, qui monte la garde. Guérite de factionnaire; mettre, placer un factionnaire. Synon. planton, sentinelle.À la porte de la ville, le factionnaire présenta les armes, et les soldats du poste se mirent en ligne pour faire de même (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 475).Il attendit ma réponse, (...) les yeux dans la cour du palais qu'il voyait de son fauteuil, très intéressé (...) par la relève du factionnaire (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 93):Sait-on quel était (...) le mot d'ordre des Communards? C'était Vengeance! Et Bracquemond l'a su en voyant, dans la nuit, le factionnaire qui était au bas de sa porte enfoncer sa baïonnette dans le ventre d'un insurgé, qui se trompant, s'était avancé à l'ordre du Versaillais.
Goncourt, Journal,1879, p. 49.
Rem. La docum. atteste un emploi au fig. La voix lointaine, la voix vraie, l'intime voix (...) de l'incorruptible factionnaire de la conscience des citoyens (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 41).
B.− Pop. et arg. 1. Excrément déposé le long d'un mur (d'apr. France 1907). Synon. sentinelle.Dans les escaliers à chaque instant, elle vous pose des factionnaires Qui ne crient pas : Qui vive! aux passants. (Le Portier,chanson,1856(Larchey, Excentr. lang., 1865, p. 128).
2. Loc. Relever un factionnaire. Boire un verre qui a été payé par avance par quelqu'un. Bonjour les anciens, prenons la goutte, et ensuite je vous emmène (...) contentez-vous de relever les factionnaires et partons (Vidal, Delmart, Caserne,1833, p. 146).