ÉTRÉCIR, verbe trans.

ÉTRÉCIR, verbe trans.
Vieilli. Rendre plus étroit. Synon. usuel rétrécir.Devant lui, deux clayons de genêt étrécissaient encore le sentier, que barrait complètement, entre eux, la trappe d'un assommoir (Genevoix, Raboliot,1925, p. 282).
Emploi pronom. à sens passif. La dent s'étrécit d'avant en arrière dans la même proportion qu'elle se raccourcit dans le sens vertical (Cuvier, Anat. comp.,t. 3, 1805, p. 122).La vallée où elle [la Fontaine d'Eure] coule, à demi cachée par des aulnes, en approchant d'Uzès, s'étrécit (Gide, Si le grain,1924, p. 381).
MAN. Étrécir un cheval. ,,Le ramener graduellement sur un terrain moins étendu que celui qu'il parcourait`` (Ac.).
Au fig. [Le compl. d'obj. désigne une chose abstr.] Amoindrir, diminuer. L'idée de tuer, ce but à atteindre dans la chasse, étrécit mon plaisir (Gide, Voy. Congo,1927, p. 847).Le monde libre a intérêt à ne pas étrécir son horizon économique spatial et temporel plus que ne le fait le monde totalitaire (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 539).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Étréci, ie, part. passé adjectivé. Qui est rendu plus étroit. Le lendemain, il nous fallut réembarquer nos appareils et entreprendre dans les Vosges une course chaque jour écourtée, dans le cercle chaque jour étréci que nous laissait l'adversaire (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 24). b) Étrécissant, ante, part. prés. en emploi adj. Qui rend plus étroit. Des fictions et des préjugés étrécissants (Blondel, Action, 1893 p. 2).
Prononc. : [etʀesi:ʀ], (j')étrécis [etʀesi]. Étymol. et Hist. 1366, janv. extroicir « rendre plus étroit » (Ord., XIX, 488 ds Gdf. Compl.). Issu par changement de suff. (-ir*) de l'a. fr. estrecier (xies. judéo-fr. etristser « resserrer » ds FEW t. 12, p. 2965; ca 1170 estrecier « presser, enserrer » (Rois, éd. R. Curtius, II, XXII, 46, p. 104); du lat. vulg. *strictiare, dér. du lat. class. strictus v. étroit. Fréq. abs. littér. : 11.
DÉR.
Étrécissement, subst. masc.Action d'étrécir; résultat de cette action. Une sorte d'économie sordide semble avoir dicté l'emplacement et l'étrécissement des demeures, où seuls puissent réaliser un semblant de bonheur des êtres également sordides (Gide, Journal,1930, p. 1000).L'idée d'un étrécissement progressif du temps est éminemment suggestive et fertile en applications (J. Rostand, La vie et ses probl.,1939, p. 125). [etʀesismɑ ̃]. Ds Ac. 1718-1932. 1reattest. 1573 (Liebault, p. 830 ds Gdf.); du rad. de étrécir, suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 3.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·