1. S'étonner ou s'étonner de + subst.Il s'étonnait de cette notoriété soudaine qui lui tombait des nues (Rolland, J.-Chr.,Amies, 1910, p. 1091):4. ... lorsque Marthe put descendre pour la première fois et se mettre à table dans la salle à manger, elle s'étonna, elle demanda son mari avec un commencement d'inquiétude. − Voyons, chère dame, ne vous faites pas de mal, dit MmeFaujas; vous retomberez au lit.
Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1135.
5. Il marche vite. À travers les citronniers, des sentiers de pierres qu'il a suivis vingt fois avec Sybil. Annetta s'étonne. Tu es sûr du chemin? Il tourne à gauche.
Martin du G., Thib.,La Sorell., 1928, p. 1185.
2. S'étonner que + subj.Le mari de Mmede F ... s'étonne que je n'aille pas en Italie; il me cite les lacs du nord de l'Italie comme des merveilles qu'il faut voir absolument (Delacroix, Journal,1853, p. 33):6. Je m'étonne toujours à neuf que J.-E. Blanche puisse trouver quelque plaisir que ce soit à me voir; il me semble que je détesterais celui que je me montre à lui, si je le rencontrais quelque part.
Gide, Journal,1916, p. 582.
Rem. 1. La constr. s'étonner que + subj. est, dans une lang. moins recherchée, souvent remplacée par s'étonner de + inf. ou s'étonner de ce que + ind. 2. Notons également, après les tournures négatives ou interr. ne pas s'étonner, faut-il s'étonner, la constr. par si + ind. Jusque-là, ne soyez pas étonné si j'ai de la gêne avec vous (Staël, Lettres jeun., 1790, p. 349). Ne vous étonnez pas s'il bat la campagne cette nuit (Zola, Terre, 1887, p. 409). 3. L'empl. pronom. étant de sens passif, le sens et les constr. gramm. de cet empl. se retrouvent sous les formes passives : je suis étonné de, que, de ce que, etc. 4. On rencontre ds la docum. étonneur, subst. masc. Celui qui étonne. L'homme est M. Rivière, l'officier de marine, l'auteur de « Pierrot et Caïn », étonneur vulgaire, qui semble vouloir doubler Dumas en apportant dans le monde des grossièretés plus grosses que son maître (Goncourt, Journal, 1869, p. 538). Étonneur de bourgeois. Artiste qui s'efforçait, aussi bien dans ses créations et théories artistiques que dans son comportement, de scandaliser le bourgeois de son époque. Ce que j'appellerai les étonneurs de bourgeois et les « épaffeurs, » même de talent, − Taine, − manquent d'une conscience intérieure de la tête. Aussi ne sont-ils jamais des artistes (Id., ibid., 1862, p. 1011).