V.
II.
a) Dans le domaine
concr.Fin, léger, impalpable, transparent. Brume, robe éthérée; couleur, lumière éthérée; parfum, saveur éthéré(e); style éthéré. Une Anglaise délicate, maladive, éthérée (Goncourt, Journal,1896, p. 904):4. Qui eût osé soutenir que la chenille, avec ce luxe pesant d'organes digestifs qu'elle traîne et ses grosses pattes velues, fut même chose qu'un être ailé, éthéré, le papillon?
Michelet, Insecte,1857, p. 99.
5. Ils étaient, ces yeux, d'un gris qui n'était pas gris, d'un gris qu'on n'avait pas encore vu et qu'on ne reverra plus, d'un gris léger, liquide, subtil, aérien, éthéré, où des points lumineux, à peine perceptibles, se tenaient en suspension, venaient à la surface, plongeaient et reparaissaient encore.
France, Vie fleur,1922, p. 550.
− En partic., dans le domaine musical.Le rythme grégorien si éthéré (Mocquereau, Nombre mus. grégor.,1908, t. 1, p. 100).Les harmoniques sont les plus éthérées de toutes les sonorités (Lallement, Dyn. instrum. archet,1925, p. 207).
b) Dans le domaine
abstr.Pur, élevé, sublime. Un esprit éthéré; idéalisme, lyrisme, spiritualisme éthéré. Une vision supérieure, éthérée de la vie (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 187).Une atmosphère éthérée où les ragots n'ont pas de prise (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 71):6. Lorsqu'on s'adresse aux gens par le ventre, on n'en saurait attendre des réactions éthérées.
Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 133.
− Emploi subst. Trop de paradis, l'amour en arrive à ne pas vouloir cela (...) Le sidéral gêne. L'éthéré pèse. L'excès du ciel dans l'amour, c'est l'excès de combustible dans le feu; la flamme en souffre (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 155).