1. Qualité de ce qui est éternel. L'éternité de l'âme, de Dieu. Platon démontre l'éternité de l'être, et, par conséquent, notre immortalité (P. Leroux, Humanité,t. 2, 1840, p. 349):5. ... qui parle mieux à l'âme d'éternité que le flot sans cesse recommencé, que l'océan inlassable, dont chaque vague succède à la précédente, sans début ni fin?
Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 33.
2. Expérience subjective de cette qualité dans le temps. L'éternité dans l'instant, une minute d'éternité. Elle est retrouvée. Quoi? − L'éternité. C'est la mer allée Avec le soleil (Rimbaud, Dern. vers,1872, p. 160).Cette divine éternité d'un quart d'heure qui s'appelle la « Ballade en fa dièse » de Gabriel Fauré (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 44):6. L'éternité a duré une minute. Un autre courant d'idées vous emporte (...). On vit plusieurs vies d'homme en l'espace d'une heure.
Baudel., Paradis artif.,1860, p. 338.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Éternalisme, subst. masc. Attitude morale qui pose la réalité de l'éternité. Une voie du milieu (...) avait été préconisée par le buddha de la tradition entre les extrêmes soit éthiques, ascétisme et hédonisme, soit philosophiques, éternalisme et nihilisme (Philos., Relig., 1957, p. 5215). b) Éternisme, subst. masc. ,,Idée d'un instant infini, ayant une valeur d'éternité`` (J. Guitton, Essai sur l'amour humain, 1938, p. 66, cité par Rheims 1969). Une perpétuelle négation du présent n'introduit pas non plus l'éternité dans le temps, comme le feint l'« éternisme morose » (Mounier, Traité caract., 1946, p. 321). c) Éternitaire, adj. Qui a le caractère permanent, intemporel d'une essence éternelle. La vocation éternitaire de la pensée est ainsi brutalement démentie par la mort du penseur (Jankél., op. cit., p. 376).