ESTHÉTICIEN, IENNE, subst.
A.− Personne douée pour, qui s'adonne à l'esthétique (cf. ce mot II A). On a dit enfin que c'était [Ruskin] un pur esthéticien et que sa seule religion était celle de la Beauté (Proust, Past. et mél.,1919, p. 152):On n'enseigne pas à faire du beau. L'artiste qui résout ce difficile problème, sans trop se rendre compte de ses procédés, est un véritable esthéticien.
Renan, Drames philos.,Caliban, 1878, p. 400.
B.− Personne spécialisée dans les soins de beauté. Les soins personnels (coiffeurs et esthéticiennes) formaient 164 apprentis (Robert, Artis.,1966, p. 163).Rem. 1. Pt Rob. donne le syntagme esthéticien industriel (cf. esthétique* industrielle). 2. On rencontre ds la docum. l'emploi adj., rare, péj. « Qui a quelque rapport avec des conceptions d'esthétique* théorique ». Les premiers programmes de Suresnes (novembre 1951) affirmaient : « Où que ce soit, notre scène s'offrira dans sa nudité formelle : nul colifichet, nulle tricherie esthéticienne, nul décor (...) » (Serrière, T.N.P., 1959, p. 72).
Prononc. et Orth. : [εstetisjε
̃], [e-], fém. [-sjεn]. Ds Ac. 1932 au masculin. Étymol. et Hist. 1. 1868 (Flaub., Corresp., p. 381); 2. 1949 subst. fém. (L'Aurore-France libre, 12 avr. ds Quem. DDL t. 15). 1 prob. empr. à l'angl. aesthetician, 1829 ds NED Suppl.; 2 dér. du rad. gr. de esthétique avec suff. -ien(ne)*. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Gall. 1955, p. 125, 352, 353.