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ESTAMPE, subst. fém.

ESTAMPE, subst. fém.
A.− TECHNOL. Outil, machine-outil servant à estamper et utilisés dans différents métiers (bijouterie, chaudronnerie, poterie, serrurerie, etc.). Pour les petites exploitations qui n'ont pas beaucoup de futailles à estamper, on fait usage des estampes à mandrin (Brunet, Matér. vinic.,1925, p. 546).
B.− P. méton. Image sur papier ou vélin obtenue par l'impression d'une plaque de cuivre ou de bois gravée en taille douce et imprégnée d'encre spéciale. Estampe japonaise; graver une estampe. Belle estampe, estampe bien noire, bien nette, bien tirée (Ac.1798-1932).J'ai le cœur chaste et vrai comme une bonne lampe; Oui, je suis en taille-douce, comme une estampe (Laforgue, Poés.,1887, p. 129).Une estampe de Breughel, gravée par Cook : « Les vierges sages et les vierges folles » (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 122).Estampe originale, estampe de reproduction (cf. Dacier, 1944, p. 10):
1. ... aux panneaux de toile de Jouy pendaient des estampes du grand siècle; elles représentaient les galanteries mythologiques, dessinées avec cette majesté froide qui conservait de la bienfaisance aux libertés des dieux. Vogüé, Morts,1899, p. 153.
P. ext.
1. Toute espèce d'image obtenue par un procédé d'impression. Synon. burin, eau-forte, gravure, lithographie.Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit (Baudel., Fl. du Mal,Paris, Gallimard, 1961 [1857], p. 122).Sont considérées comme gravures, estampes et lithographies originales les épreuves tirées en noir ou en couleurs, d'une ou plusieurs planches, entièrement conçues et réalisées à la main par le même artiste, quelle que soit la technique employée, à l'exclusion de tous procédés mécaniques ou photomécaniques (Comité de la Gravure françaiseds Bég. Estampe 1977, préf., [p. 3]) :
2. Le « Sunset in Tipperary » − « le coucher de Soleil en Irlande » − l'estampe que je regarde comme une des plus remarquables eaux-fortes modernes et où Seymour Haden, qui a retrouvé le noir de Rembrandt, a pour ainsi dire imprimé sur une feuille de papier la mélancolie du crépuscule. Goncourt, Journal,1894, p. 685.
Le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale. Département de la Bibliothèque nationale constituant la plus riche collection de gravures et de dessins (cf. Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 14). P. ell. Les Estampes (Michelet, Journal,1837, p. 241).
2. Image destinée à illustrer un texte. Synon. illustration.Livre d'estampes (Ac.1798-1878):
3. Nous avions une grande bible à estampes reliée en vert avec des estampes gravées sur bois et insérées dans le texte, rien n'est mieux pour les enfants. Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 1, 1836, p. 101.
SYNT. Estampe libertine, politique, romantique; pieuse estampe; carton, marchand d'estampes; presse à estampe; enluminer une estampe; imprimer, tirer une estampe.
Rem. 1. Gravure remplace actuellement estampe dans son sens large. 2. On relève ds la docum. estampier, subst. masc. Celui qui fait des estampes. L'homme [Cochin] qui dessina pendant soixante-sept ans (...) le « profileur » des célébrités de son temps, l'« estampier » de tous les livres illustrés de l'époque (E. de Goncourt, Mais. artiste, 1881, p. 61).
Prononc. et Orth. : [εstɑ ̃:p]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1560 « impression [d'un document] » (Du Bellay, Lettre inédite ds Hug.); 2. 1647 « image imprimée au moyen d'une planche gravée » (Poussin, Lettre 7 avril ds Littré). Empr. à l'ital. stampa, attesté au sens de « figure gravée » dep. le xives., « impression » dep. le xvies. (d'apr. DEI), déverbal de stampare « représenter une figure, imprimer », prob. empr. au fr. estamper*. Fréq. abs. littér. : 282. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 259, b) 579; xxes. : a) 537, b) 344. Bbg. Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 71. − Hope 1971, p. 149; pp. 192-193.

ESTAMPER1, verbe trans.

ESTAMPER1, verbe trans.
Donner à une plaque de métal, à une pièce de cuir, à une feuille de papier, etc., une marque, une empreinte en relief ou en creux, ou un galbe par la pression d'un outil gravé ou d'une matrice. Estamper à froid, à chaud; baguette de cuivre estampé. On estampe la monnaie avec le balancier (Ac.1798-1932).Voilà une image bien estampée (Ac.1798-1835).Papiers estampés d'après les dessins originaux de fleurs de peintres (Goncourt, Journal,1892, p. 227).Pour donner une authenticité aux futailles, on estampe leurs fonds à feu avec des marques représentant (...) les raisons sociales des négociants (Brunet, Matér. vinic.,1925, p. 546):
Un large pectoral composé de plusieurs rangs d'émaux, de perles d'or, de grains de cornaline, de poissons et de lézards en or estampé couvrait la poitrine de la base du col à la naissance de la gorge... Gautier, Roman momie,1858, p. 198.
Estamper le cuir. Le gaufrer, y imprimer des reliefs et dessins ornementaux. Reliure en cuir estampé. Couvertures de livres estampées au fer froid, sur les plats et le dos, de filets noirs (Huysmans, À rebours,1884, p. 172).Estamper un fer à cheval. Y percer les trous (cf. étamper). Estamper une poterie. L'imprimer dans un creux. Estamper un chapeau. Effacer les plis du bord à l'aide de l'outil appelé pièce (cf. Littré, DG). Estamper une inscription (épigraphie). En prendre l'empreinte. Estamper des bas-reliefs (cf. Flaub., Corresp.,1849, p. 131).
P. anal. Estamper un nègre. Le marquer au fer chaud pour reconnaître à qui il appartient (cf. Littré, DG).
Rem. Qq. dict. mentionnent estampeur, subst. masc. a) Ouvrier qui procède à l'estampage; orfèvre, bijoutier qui estampe. Estampeur de bijoux (Rob.). Estampeur en bijouterie, en orfèvrerie, à chaud, à froid (Mét. 1955). b) Outil servant à estamper. En emploi apposé. Balancier estampeur.
Prononc. et Orth. : [εstɑ ̃pe], (j')estampe [εstɑ ̃:p]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Cf. estamper2Fréq. abs. littér. : 19.

ESTAMPER2, verbe trans.

ESTAMPER2, verbe trans.
Fam. Tromper un client sur la qualité de la marchandise, faire payer trop cher. Se faire estamper. On ne doit pas estamper le client (Proust, Sodome,1922, p. 1083):
Se marier pour des fins sociales, familiales, pour rendre heureuse une petite, − non. Il s'agit seulement d'avoir quelqu'un pour qu'on ne vous estampe pas quand on achète la moquette. Montherl., J. filles,1936, p. 965.
Rem. On relève ds la docum. estampeur, subst. masc. Voleur, escroc. Je fus cambrioleur, (...) estampeur, provocateur (Queneau, Enf. du limon, 1938, p. 32).
Prononc. : [εstɑ ̃pe], (j')estampe [εstɑ ̃:p]. Étymol. et Hist. 1. 1225-29 estamper « écraser, broyer » (G. de Montreuil, Violette, éd. D. Labaree Buffum, 3458), seulement a. et m. fr.; 2. 1392 « faire une empreinte sur un objet métallique » (Reg. des métiers de Metz, Bibl. Richel., ms. 8709, fo23 ds Gay); 1556 stamper « fabriquer [une statue] en moulant un métal en fusion » (Saliat, Trad. d'Hérodote, I, 31 ds Hug.); 2emoitié xvies. id. au fig. « marquer par l'écriture ou l'impression » (L. Papon, Disc. à MllePanfile, I, 43, ibid.); 1676 technol. estamper « imprimer » (Félibien Dict.); 3. 1678 étamper, terme de maréchal-ferrant (G. Guillet, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, p. 109). 4. 1883 arg. estamper « carotter, filouter » (Larchey, Dict. hist. arg., 2eSuppl.); 1901 « faire payer trop cher » (Rossignol, Dict. arg., p. 42). De l'a. b. frq. *stampôn « fouler, piler » (cf. all. stampfen « id. »). Le maintien du s. dans la graphie et la prononc. (2 et 4) est dû à l'infl. de estampe* et de l'ital. stampare. Le sens 4. s'explique par celui de « piétiner (qqn), rosser, etc. » attesté dans les dial. (M. Schwob et G. Guieysse ds B. Soc. Ling. t. 7, pp. 51-53; P. Guiraud ds Cah. Lexicol. t. 16, pp. 71-72). V. FEW t. 17, pp. 215-218. Fréq. abs. littér. : 5. Bbg. Chautard (É). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 285. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 71. − Sain. Lang. par. 1920, p. 273.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·