Dans cette page, retrouvez les définitions de:

ENTICHÉ, ÉE, adj.

ENTICHÉ, ÉE, adj.
Vx. [Employé avec ou sans le verbe être] Qui commence à être gâté, à être corrompu (cf. Ac. 1798-1878). Ces fruits sont un peu entichés (Ac.1798).Fruits entichés (Ac.1835, 1878).
Au fig. Qui est gâté (par un défaut). Il est pénible (...) de penser que cet homme célèbre ait été entiché, ou plutôt entaché d'égoïsme (Jouy, Hermite,t. 5, 1814, p. 96).
Étymol. et Hist. Cf. enticher (s').

ENTICHER (S'), verbe pronom.

ENTICHER (S'), verbe pronom.
A.− [Suivi d'un inanimé abstr. désignant une doctrine, une théorie, une idéologie, une condition, une activité] S'engouer fortement, éprouver une attirance excessive pour. Je n'ai nullement la marotte de l'horticulture; je me force par devoir à m'en enticher (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 90).
B.− [Suivi d'un compl. désignant un animé] . S'éprendre fortement de, éprouver un attachement, une admiration sans bornes pour. Elle ne pouvait comprendre qu'Olivier se fût entiché d'un ami aussi vulgaire et aussi encombrant (Rolland, J. Chr.,Amies, 1910, p. 1118).
Prononc. et Orth. : [(s)ɑ ̃tiʃe], (je m')entiche [ɑ ̃tiʃ]. Ds Ac. 1694-1835 puis ds Ac. 1932. Est donc absent ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. A. 1. 1539 entiché « qui commence à se gâter (d'un fruit) » (Est.); 2. 1539 « corrompu par (un vice, de mauvaises opinions) » (Ibid. : il est entiché de ce vice). B. 1. 1768 « prévenu en faveur de (quelqu'un ou quelque chose) » (Desgrouais, Les Gasconismes corrigés, p. 184); 2. 1845 s'enticher de qqn/qqc. (Besch.). De l'a. fr. entechié, -er, attesté aux mêmes sens (xiies. part. passé « pourvu (d'une qualité, d'un défaut) » ds T.-L.), lui-même dér. de teche, tache*; préf. en-; suff. *, dés. -er. Le passage de -e- à -i- est prob. dû à l'infl. du verbe a. fr. enticier a « inciter à » (ca 1165 ds T.-L., v. FEW t. 2, p. 711 a), employé dans des contextes analogues, p. ex. enticier a faire le mal/antechiez de pechiez (ibid.). Pour l'évolution sémantique, cf. le sens de l'a. fr. teche/tache qui désigne indifféremment « une qualité bonne ou mauvaise ». Fréq. abs. littér. : 6.
DÉR.
Entichement, subst. masc.Fait de s'enticher; résultat de cette action. Synon. engouement.Si l'on avait du temps et de l'espace pour s'égayer (...) on rirait de ses entichements nobiliaires [de Saint-Simon] (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 290).Mon entichement baroque et soigneusement taciturne (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 187). [ɑ ̃tiʃmɑ ̃]. 1reattest. 1851-62 (Sainte-Beuve, loc. cit.); du rad. de (s')enticher, suff. -ment1*.
BBG. − Sain. Sources t. 2 1972 [1930] p. 136.

ENTICHÉ, ÉE, part. passé et adj.

ENTICHÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de enticher* (s').
II.− Emploi adj.
A.− Usuel. Entiché de qqc. ou de qqn.Passionnément épris de quelque chose ou de quelqu'un. Que devient cette beauté revêche? Est-elle toujours aussi entichée de son Sigognac? (Gautier, Fracasse,1863, p. 329).Il n'y avait pas de gens plus entichés d'eux-mêmes et plus portés à mépriser tout le reste des hommes (Tharaud, Jument err.,1933, p. 33).Y a pas plus chicanier, plus batailleur, qu'un type entiché de justice! (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 45):
Ils [les La Rochelandier] représentent en Bretagne cette noblesse incorrigible qui n'a rien appris ni rien oublié. Infestés de tous les préjugés de leur caste, entichés de leurs titres, ennemis nés de toutes les idées nouvelles, ils regrettent le régime de la féodalité, et rêvent, dans leur château branlant, le rétablissement de la dîme et de la corvée. Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 18.
Vx. Être entiché de + inf.Être fortement attaché à l'idée de. Jérôme en avait assez de ce monde, il était entiché de le quitter (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 145).
Emploi subst. Partisan outré (de). Louis XIV auquel les entichés de noblesse de son temps reprochent (...) son peu de souci de l'étiquette (Proust, Guermantes,1921, p. 436).
B.− Emploi abs., rare. Qui est obstinément attaché à la tradition. La mère du froid et vertueux amant est une Genevoise entichée (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 414).Sans être précisément entichée, elle [ma grand-mère] gardait un vif sentiment des hiérarchies (Gide, Si le grain,1924, p. 364).
Rem. Entiché est parfois présenté comme noyau d'un verbe passif, mais il ne s'emploie sous cette forme qu'avec la valeur adjective d'un part. passé passif, accompagné ou non du verbe être, comme cela est habituel pour les verbes pronom. à sens subjectif et comme le montre l'impossibilité de la constr. verbe + par.
Fréq. abs. littér. : 56.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·