2. Au fig., usuel. a) [Le compl. d'obj. désigne une pers., un groupe de pers.] Mettre dans un état d'agitation fébrile, d'intense excitation psychique. Synon. agiter, enflammer, exciter.La haute beauté, la douceur, les souvenirs qu'évoquait Donna Marie l'enfiévraient [Antoine] sensuellement (Noailles, Domination,1905, p. 240).Si les conseils et l'exemple d'une sœur intransigeante doivent un jour l'enfiévrer, la conduire à des outrances fâcheuses, on peut être sûr que cette âme, foncièrement sainte, reprendra bientôt son équilibre (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 212):1. Quelquefois (...) je parlais avec éloquence à mon père de la chose que je voulais acheter; sans m'en douter, je l'enfiévrais (je lui donnais un peu de ma passion) et alors (...) il me donnait tout ce qu'il fallait.
Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 1, 1836, p. 231.
b) [Le compl. désigne une partie du corps] Mettre dans un état semblable à l'état fébrile. Le sommeil du palais, le calme de la nuit, le silence de la place enfiévraient son pouls, agitaient son esprit, rendant sa rêverie prolixe et son imagination osseuse (Péladan, Vice supr.,1884, p. 8).
c) [Le compl. d'obj. désigne un sentiment, une sensation] Rendre fébrile, plus fébrile. Ils goûtaient alors une joie aiguë, qu'enfiévrait le sentiment que cette trève durerait peu (Arland, Ordre,1929, p. 385).