A.− Personne qui a empoisonné quelqu'un. Arrêter un empoisonneur; l'empoisonneur a avoué son crime. Il ne faut pas longtemps pour punir des meurtriers et des empoisonneurs (Dumas père, Reine Margot,1847, V, 6, p. 183).On traita le jeune praticien qui lui avait donné le remède d'apothicaire du diable et d'empoisonneur public (France, Génie lat.,1909, p. 38):À Bruxelles, on juge une empoisonneuse qui n'a pas envoyé moins de douze personnes dans l'autre monde.
Green, Journal,1938, p. 124.
− P. anal. Il [le monde végétal] a lui aussi ses parasites, ses empoisonneurs, ses assassins, et certains champignons sont plus corrompus que certains êtres (Mauriac, Journal 3,1940, p. 222).
− P. exagér., arg. Restaurateur, hôtelier. « Faut ben manger chez l'empoisonneur quand on ne peut pas faire sa frigousse à la maison » (Bruant, Dict. fr.-arg.,1901, p. 393).
B.− Au fig. 1. Personne qui corrompt, qui exerce une influence pernicieuse. Synon. corrupteur.Jean-Jacques, ce mainteneur de la loi et de l'ordre chrétien, contre les pourrisseurs et les empoisonneurs de l'esprit public (Guéhenno, Jean-Jacques,1950, p. 222).Ne croyez pas aux saint-simoniens! Des empoisonneurs de l'opinion (Arnoux, Roi,1956, p. 340).
2. Fam. Personne qui dérange, qui ennuie. Synon. emmerdeur (pop.).Et sous les ponts! Ferdinand!... C'est là, que j'aurais dû bien le laisser... Parfaitement! Empoisonneur de ma vie! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 490).