1. [L'assertion du locuteur contredit, corrige les croyances de l'interlocuteur et/ou s'y oppose] a) [La croyance de l'interlocuteur est rapportée dans la proposition complétive d'un verbe d'opinion ou sous forme d'une interr. oratoire] Vous ne me croyez pas la plus timide personne du monde? Eh bien, je n'ai pas osé voir M. Fox (Staël, Lettres div.,1793, p. 424).Romain Rolland a l'orgueil d'être au-dessus des conflits, eh bien! non, il est au-dessous (Barrès, Cahiers,t. 11, 1914-17, p. 206).Elle vous dira peut-être qu'elle a 35 ans. Eh bien, mon cher, elle en a 43. Quarante-trois ans (Jouve, Scène cap.,1935, p. 222).
b) [L'assertion du locuteur s'oppose à ce que l'interlocuteur pourrait conclure de la situation décrite par le locuteur] J'ai fait la guerre, moi, Monsieur; je suis un homme dur; eh bien, j'ai pleuré (Larbaud, Marquez,1911, p. 211).Maman (...) est instruite, bien sûr, mais pas comme nous. Elle ne sait rien du latin, par exemple. Eh bien! elle est extraordinairement intelligente (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 33).Je pousse la porte : tous à la fois mes personnages tournent la tête et me regardent. Eh bien! non, ils ne me feraient pas peur (Mauriac, Journal 2,1937, p. 163).
c) [L'assertion du locuteur s'oppose à un état antérieur de sa propre croyance] Je me disais, pour me calmer : « dans quinze jours j'aurai quelqu'un à qui parler ». Eh bien, non, il faudra me contenter de R. (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 160).Il me semblait que ça devait terriblement se voir, cette année de plus qui vient de sonner à mon cadran. Eh bien! non, ça ne se voit pas trop (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 17).