a) Canal longeant le bord d'un toit et permettant l'écoulement des eaux de pluie. La hauteur de la couverture est prise pour le devis à partir du rang de tuiles situées au-dessus de l'égout (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât.,t. 4, 1928, p. 41).− En partic. ,,Dernières tuiles ou ardoises placées au bas d'un comble et qui jettent les eaux pluviales en avant du mur`` (Chesn. 1857).
− Pente d'un toit. Toit à deux égouts. Les premières églises de monastères romans (...) avaient quelquefois un porche (...) Cette construction peu élevée [était] surmontée d'un toit en appentis ou à double égout (Lenoir, Archit. monast.,1856, p. 73).
b) Canalisation étanche, généralement souterraine, servant à l'évacuation des eaux de pluie, des eaux ménagères et industrielles d'une ville. Conduite, plaque d'égout; bouche, regard d'égout; tout-à-l'égout. Courettes, culs-de-sacs, égouts à ciel ouvert, rues étranglées et sinueuses débouchant bizarrement sur des places informes (Van der Meersch, Empreinte,1936, p. 59):1. Il y a sous la rue Saint-Denis un vieil égout en pierre qui date de Louis XIII et qui va droit à l'égout collecteur dit grand égout, avec un seul coude, à droite, à la hauteur de l'ancienne Cour des Miracles, et un seul embranchement, l'égout Saint-Martin, dont les quatre bras se coupent en croix.
Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 532.
♦ Rat d'égout. Terme d'injure. Je ne l'ai pas étranglé, je ne lui ai pas cassé les reins, à ce sale petit rat d'égout? (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 211).
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P. métaph. ou au fig. ,,Lieu où viennent affluer les choses, les gens les plus vils`` (DG). Cette ville, ce lieu est l'égout du pays (Ac.1835-78).Pons était d'ailleurs partout une espèce d'égout aux confidences domestiques (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 39):2. Nous autres, (...) qui vivons ici, dans ce palais de la justice qui est l'égout de la société, où viennent échouer toutes les infamies, ...
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, L'Assassin, 1887, p. 589.