β) [Dans des expr. où la position du dos, l'attitude d'une pers. symbolise un comportement] − Plier, courber l'échine (sous qqc., devant qqc. ou qqn). Se soumettre à (qqc., qqn). Les faux patriotes (...) ont été unanimes l'autre jour (...) à courber l'échine devant les menaces anglaises (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 462).Il cessait de courber l'échine : colère, haine, fierté, méchanceté, quelles que fussent les composantes de son sentiment, ce sentiment était à coup sûr une vigoureuse affirmation de vie (Montherl., Célibataires,1934, p. 900).
− Tendre l'échine (à qqc., à qqn). Accepter de se soumettre à (qqc., qqn). Je suis las de tendre l'échine, en piétinant toujours sur la même place (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 168).
− Être, aller l'échine basse. Avoir une attitude obséquieuse ou exprimant un sentiment de culpabilité. On la voyait [Germinie] dans cette rue où elle passait tout à l'heure fière et le front haut, aller furtive et bruyante, l'échine basse, le regard oblique (Goncourt, G. Lacerteux,1864, p. 100).Israël (...) si timide, l'échine basse, souriant à l'insulte, incapable de révolte et de fierté (Tharaud, Pte hist. Juifs,1928, p. 54).
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Avoir l'échine souple, flexible. Être bassement complaisant, servile ou courtisan. Magdelinat fit son apparition d'un air plus obséquieux et avec une échine plus flexible encore que d'habitude (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 176):4. Un langage mielleux, une échine souple, une voix étouffée, une sévère économie de gestes prudemment arrondis, des yeux baissés, sont pour beaucoup les vraies caractéristiques de la vertu.
Billy, Introïbo,1939, p. 56.