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Emploi pronom. réfl. : J'applaudis à ton idée de faire une pièce après ton livre sur Alger. Pourquoi veux-tu l'écrire dans des « tons doux »? Soyons féroces, au contraire! Versons de l'eau-de-vie sur ce siècle d'eau sucrée. Noyons le bourgeois dans un grog à XI mille degrés et que la gueule lui en brûle, qu'il en rugisse de douleur! c'est peut-être un moyen de l'émoustiller? On ne gagne rien à faire des concessions, à s'émonder, à se dulcifier, à vouloir plaire en un mot. Tu auras beau t'y prendre, mon bonhomme, tu révolteras toujours.
Flaubert, Correspondance,1861, p. 433.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Dulcifiant, subst. masc., vx. Produit, remède propre à calmer. Non, pas de médicamentation oiseuse! du régime, voilà tout! des sédatifs, des émollients, des dulcifiants (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 50). b) Dulcification, subst. fém., vx. Action de dulcifier; résultat de cette action (Ac. 1798-1878). c) Dulcifié, ée, en emploi adj., pharm.
α) [En parlant d'un acide] Qui est atténué par un mélange. C'est ce que témoigne l'emploi de semblables mélanges, connus en pharmacie sous les noms d'esprit de nitre dulcifié, d'esprit de sel dulcifié, ou eau tempérée de Basile Valentin (Berthelot, Synth. chim., 1876, p. 133). P. ext. adouci, rendu moins puissant. Savon dulcifié, poudrettes inodores (A. Pommier, Colères, 1844, p. 101).
β) Au fig., péj. Affadi, sans vigueur. Leur peinture c'est du Delacroix dulcifié, amoindri, effacé, décoloré, mis à la portée des demoiselles (Castagnary, Salons, t. 2, 1875, p. 173).