1. [Les éléments de la comparaison sont explicitement mis vis-à-vis] Qui n'est pas en rapport avec; spéc. qui est trop grand pour. −
Disproportionné à.Antoine croyait même cette ambition un peu disproportionnée aux moyens du bord (Martin du G., Thib.,La Consult., 1928, p. 1084).Un monde si disproportionné à l'échelle humaine (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 87):2. L'honneur que me fait l'Académie royale est si grand, je le trouve en le mesurant si disproportionné à mes mérites...
Colette, Belles saisons,1945, p. 211.
− Disproportionné avec.La révolution de 1848 ne fut pas un effet complètement disproportionné avec sa cause apparente (Renan, Réf. intellect.,1871, p. 263).Voir chez quelqu'un (rien n'est plus gênant) une reconnaissance disproportionnée avec le très peu qu'on a fait pour lui, et fait de mauvaise grâce (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1450).
2. [Une des parties seulement est qualifiée à l'intérieur d'un ensemble plus ou moins explicité] Dont les proportions, les dimensions sont excessives par rapport à l'ensemble ou à la norme attendue. Le tic-tac trop fort, disproportionné, d'un gros réveil-matin (Montherl., Pitié femmes,1936, p. 1122).− [L'adj. qualifie une partie du corps] Taille disproportionnée. Son visage tiré où la moustache pendante semblait devenue énorme et disproportionnée (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 97).Des bras énormes, des poings disproportionnés, où, bleu pâle, grimpaient des tatouages (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 172).
− [L'adj. qualifie un sentiment, ou le discours d'un homme] Le discours de Hugo très bon à mugir dans un Colisée, (...) était tout à fait disproportionné sous cette coupole de l'Institut et devant ce public élégant (Sainte-BeuveCorresp.,t. 5, 1818-69, p. 118).Avec une hâte fiévreuse, une joie étrange et disproportionnée, Edward les entraîna au salon (Mauriac, Chair et sang,1920, p. 52).Il avait le brusque sentiment de découvrir la place disproportionnée de l'amour dans la vie (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 163).