1. [En parlant de choses unies, jointes] a) Cesser d'être uni. Nous desserrons nos mains qui vont se désunir (Ch. Guérin, Cœur solit.,1904, p. 28).Leurs bouches, une fois de plus s'enlacèrent; (...) puis spontanément, se désunirent (Courteline, Linottes,1912, II, p. 33):5. Au même instant, quelques flammes parurent et s'élancèrent à travers leurs ardoises, qui commencèrent à se désunir et à s'écrouler.
Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 3, 1795, p. 197.
b) P. ext. [En parlant de pers. accouplées ou enlacées] Tandis qu'Octave et La Langouste sont encore embrassés, Louise et Mmede Léré apparaissent sur les marches. Les deux fiancés se désunissent (Aymé, Cléramb.,1950, III, 8, p. 171):6. Nous formions, ce matin-là, un de ces couples qui piquent çà et là la digue de leur conjonction, de leur arrêt, juste le temps d'échanger quelques paroles avant de se désunir pour reprendre séparément chacun sa promenade divergente.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 877.
c) Spécialement − ÉQUIT. [En parlant d'un cheval] Perdre la coordination de ses mouvements au galop, changer de jambe. Se désunir au galop, au trot; se désunir du devant au galop.
− SPORTS. [En parlant d'un athlète] Perdre brusquement la coordination et la maîtrise de ses mouvements. Peyrony courant, d'une belle allure réglée dont il est maître, et puis soudain qui « se désunit » par la fatigue (Montherl., Olymp.,1924, p. 239).
2. Au fig. [En parlant de pers. unies moralement] Cesser d'être uni, se séparer, tomber en désaccord, ne plus s'entendre : 7. M. Jules Favre, en prenant le ton de 1848, a donné un avertissement à la majorité et lui a fait voir la nécessité de ne pas se désunir.
Mérimée, Lettres à la comtesse de Montijo,t. 2, 1870, p. 315.