a) [Pour souligner la durée indéfinie] Puis laissant tout tomber, indifférent, désormais, aux choses terrestres, il s'était mis à heurter doucement à la porte pâle (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 188).5. − Je préfère que ce soit toi, Brasse-Bouillon, qui aille [sic] délivrer ton brillant second.
Cette simple phrase indiquait le changement de cap. On se tournait désormais contre moi, l'ennemi numéro un, contre qui toutes les armes allaient devenir bonnes.
H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 177.
Rem. Le verbe peut être suggéré par le cont. Pendant que Maurice écrivait ainsi à sa mère, Victoire, désormais Sophie (l'habitude lui était venue de l'appeler ainsi), était venue le rejoindre au Fayel (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 57).
b) [Pour marquer le début d'une étape nouvelle] Je découvris un jour que j'étais brave, de cette façon, à un craquement en moi. Désormais je renonçai à la peur (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 98).6. Il y restait sans réapparaître jusqu'au dîner, où il ne mangeait pas. MmeMéridier, alors, changea d'attitude. Désormais autour d'elle, tout alla tellement bien, s'arrangea si heureusement, que sa voix n'eut jamais besoin d'être élevée d'un ton.
Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 108.
SYNT. Aller désormais + inf., devoir désormais + inf., il faut désormais + inf., appeler qqn désormais (untel), agir, vivre, appartenir, éviter désormais; désormais acquis, assuré, consacré, inévitable, inséparable, inutile, le seul; désormais et sans retour, et à jamais, et une fois pour toutes.
Rem. On rencontre ds la docum. désormais que, loc. conj., vx, rare. Maintenant que, dès lors que. Désormais que don Fernand était mort, ses soldats n'avaient plus qu'à opter entre deux partis (Mérimée, Don Pèdre Ier, 1848, p. 364).