b) [Avec un obj. ind.] Jouir de quelque chose, ou s'adonner à un plaisir, un sentiment, une activité, sans aucune limite ni restriction. L'auteur entend « s'enivrer », « se désaltérer » par les choses, ce qui n'est possible qu'en se libérant des mots (Benda, Fr. byz.,1945, p. 44):3. Il s'exaltait, en pensant aux monastères. Ah! être terré chez eux (...) parfaire le bienfaisant silence de cette vie murée, en se nourrissant d'actions de grâces, en se désaltérant de plain-chant, en se saturant avec les inépuisables délices des liturgies!
Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 107.
Rem. 1. Pour la constr. indir. de l'obj. interne (cf. supra C 1 b rem.). L'une d'elles [de deux femmes] semblait aspirer cet air de neige âprement, et se désaltérer de quelque grande soif profonde (Noailles, Nouv. espér., 1903, p. 2). 2. On rencontre ds la docum. le subst. masc. désaltèrement. Ce qui désaltère (cf. supra C 1). Innocence, ô belle après l'ignorance inouïe, Eau claire du cœur après le feu vierge de l'âme, (...) Désaltèrement du cerf rompu d'amour qui brame (Verlaine,
Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p. 17).