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DÉROUILLER1, verbe trans.

DÉROUILLER1, verbe trans.
A.− Enlever la rouille de. Dérouiller des armes (Ac.1798-1932).L'ablution du temple, dont on arrose et dérouille les chaînes, les gonds et les verrous (Hugo, Fin Satan,1885, p. 825).
Emploi pronom. à sens passif. Perdre sa rouille. Le second hiver, le poêle ne se dérouilla seulement pas (Zola, Assommoir,1877, p. 683).
B.− Au fig.
1. Emploi pronom. Se donner de l'exercice, se mettre en train physiquement. Se dérouiller les jambes. J'ai monté à cheval à deux heures pour me dérouiller (Maine de Biran, Journal,1816, p. 176).
2. Rafraîchir, exercer ses facultés intellectuelles, ses sentiments. Le cœur se rouille. Dérouillons-le (Bernanos, Lettres inéd.,1906, p. 1737).
Emploi pronom. Se dérouiller la mémoire (Ac.1932).
P. ext. [L'obj. désigne une pers.] Donner de bonnes manières à, dégrossir. Le commerce du monde l'a dérouillé (Ac.1798-1932).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Une accept. métaph. ds la lang. triviale [Le suj. désigne une prostituée] Entraîner un client. Les gonzesses dérouillent comme des championnes ce soir, les hommes vont bicher (Simonin, Pt Simonin ill., 1957, p. 47). b) Dérouillé, ée en emploi adj. Le jeune vieillard, le septuagénaire dérouillé (Morand, L'Eau sous les ponts, 1954, p. 110). c) Le dér. dérouilleuse, subst. fém. [Jeannette à Tonton :] dérouilleuse de braquemards pestiférés! ([Leclair], Méditations hussard, 1809, p. 25).
Prononc. et Orth. : [deʀuje], (je) dérouille [deʀuj]. Ds Ac. 1694, s.v. desroüiller; ds Ac. 1718-1932 sous la forme sans tréma. Étymol. et Hist. 1. 1195 sens propre desroïllier ici intrans. « perdre sa rouille » (Ambroise, Guerre Sainte ds T.-L.); 2. 1393 fig. « nettoyer, désengourdir » (Ménagier, II, 291 ds T.-L.); spéc. 1616 dérouiller les esprits (D'Aubigné, Hist., II, 311 ds Littré); 3. 1924 pop. « battre » (Esn.). Dér. de rouiller*; préf. dé(s)-* (lat. dis-); formé comme anton. de enrouillié « rouillé » (Chrét. de Troyes, Charette, éd. M. Roques, 5118). Fréq. abs. littér. : 32.

DÉROUILLER2, verbe.

DÉROUILLER2, verbe.
Populaire
A.− Emploi trans. Donner une volée de coups à quelqu'un. Synon. corriger, rosser :
1. À la maison, ça recommence, ça repique en trombe... c'est un ouragan... mon père me dérouille à fond, à plein coups de bottes, il me fonce dans les côtes, il me marche dessus, il me déculotte. En plus il hurle que je l'assassine!... Céline, Mort à crédit,1936, p. 124.
B.− Emploi intrans. Recevoir une volée de coups, une algarade, subir des désagréments. (Quasi-)synon. pop. déguster :
2. ... mon chauffeur (...) vitupère contre les tringlots « qui se la coulent douce à Nancy, pendant que les cons comme nous dérouillent sans cesse ». Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 290.
Prononc. : [deʀuje], (je) dérouille [deʀuj]. Étymol. et Hist. Cf. dérouiller1. Fréq. abs. littér. : 12. Bbg. Hotier (H.). Le Vocab. du cirque et du music-hall en France. Paris, 1973, p. 47, 134.

Quelques définitions tirées au hasard dans le dictionnaire : 

·le trésor de la langue française, un dictionnaire français·