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Se décrasser de qqc. (cf. supra A 1).Se décrasser de sa province, de son provincialisme, de sa rusticité. Les modernes pendant long-temps n'ont pas été plus avancés, même après s'être décrassés de la barbarie du Moyen-Âge (Say, Écon. pol.,1832, p. 19).Rem. 1. Décrasser prend de nombreuses valeurs fig. dans l'arg. ou la lang. fam., au xixes. a) Voler, ruiner (qqn) (d'apr. Delvau 1883). b) Battre (qqn) (d'apr. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, pp. 47-48). 2. On rencontre ds la docum. a) Décrasseur, subst. masc., fig. Cet Alcide Lerat (...) est une sorte de Benoît Labre littéraire, sans sainteté, dont le panégyrique posthume serait une besogne à faire trembler les décrasseurs d'auréoles les plus audacieux (Bloy, Désesp., 1886, p. 210). b) Décrassoir, subst. masc. Peigne à dents fines et rapprochées. Décrassoir en ivoire (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 8). 3. La docum. atteste la forme désencrasser (signalé par Rob. et Lar. Lang. fr.). Désencrasser un carburateur (Lar. Lang. fr.). Au fig. Oui, mon cerveau, comme désencrassé par ce jeûne, fonctionne avec une alacrité singulière (Gide, Journal, 1929, p. 951).